PARIS (AFP) - Quelque 200 personnes ont manifesté jeudi après-midi à Paris jusqu'au centre de rétention administrative (CRA) de Paris-Vincennes pour demander la régularisation de tous les sans-papiers et exprimer leur soutien à ceux retenus, a constaté une journaliste de l'AFP.Manifestation à Paris en soutien aux sans-papiers retenus
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AFP - Jeudi 3 janvier, 20h00
Les manifestants, 150 selon la préfecture de police de Paris, s'étaient rassemblés à 16h00 à l'appel du 9ème collectif des sans-papiers de Paris, devant la Cité de l'immigration Porte Dorée. Ils ont ensuite marché jusqu'aux portes du CRA, gardé par un cordon de gendarmes, de l'autre côté du Bois de Vincennes, avant de se disperser vers 19h15.
"2007 est fini, mais la politique du chiffre continue", a dénoncé l'un des organisateurs de la manifestation, à laquelle s'étaient joints des membres du Réseau Education sans frontière (RESF), du MRAP ainsi que d'Act Up.
Le défilé était émaillé des traditionnels slogans "non aux expulsions" et "régularisation de tous les sans-papiers".
Des pancartes comme "non à la politique des quotas", "non à la chasse aux étrangers" ou "arrêt immédiat de toutes les rafles" étaient brandies, tout comme une d'Act Up : "Malades expulsées, malades assassinées".
Devant le CRA, les manifestants ont réclamé la "fermeture des centres de rétention", tout en scandant "libérez nos camarades".
Selon un retenu, en liaison téléphonique avec l'un des organisateurs de la manifestation, 70 personnes observeraient une grève de la faim au centre. Mais un autre retenu, joint par l'AFP, a assuré que seuls "quelques-uns" faisaient une grève de la faim.
"La tension reste forte dans le centre. Ca peut dégénérer à tout moment", a dit à l'AFP ce retenu, mais "il n'y a pas eu d'incident ces derniers jours", a-t-il affirmé.
Avec les manifestations, "on sent qu'on n'est pas oubliés, qu'il y a une solidarité dehors, ça nous fortifie", a-t-il ajouté.
"La revendication, ce n'est pas d'améliorer les conditions de rétention, c'est de régulariser les sans-papiers", a déclaré Mme Bahija Benkouka, porte-parole du collectif.
Une membre de RESF et du collectif des sans-papiers de Montreuil, qui souhaite garder l'anonymat, a de son côté dénoncé les "conditions d'interpellation" des étrangers, dont certains ont été arrêtés "dans des préfectures ou des commissariats" où ils sont convoqués : "ce sont des pièges manifestes".