Rappelons la chronologie. Après la sévère et historique défaite de l'UMP aux dernières élections régionales et la vague de
sondages défavorables, Nicolas Sarkozy a compris que son bilan et son style le conduisaient directement à la défaite en 2012. Il a donc décidé de marquer son quinquennat par une grande réforme
censé redorer son blason auprès de l'électorat de droite Ce sera celle des retraites, rebaptisée pour l'occasion « mère de toute les réformes » , contredisant au passage un
engagement pris en début de mandat de ne pas réformer les retraites puisqu'il n'en avait pas parlé pendant sa campagne donc n'avait pas de mandat des français pour cela.
Décidé à boucler cette réforme pourtant si importante pour notre pacte sociale le plus rapidement possible, son gouvernement
a organisé un simulacre de consultation des partenaires sociaux et proposé une réforme en quelques semaines là où les autres pays ont débattu pendant plusieurs années. Nous obtenons au final un
texte dont l'essence même est de faire reposer tous les efforts sur les seuls salariés et refuse d'explorer d'autres sources de financement. Par conséquent, le projet est refusé par l'ensemble de
la gauche, par tous les syndicats et par une écrasante majorité de français (70%). Là encore, là où la concorde aurait été nécessaire, Nicolas Sarkozy divise avec 2012 en ligne de
mire.
Très vite, la mobilisation s'organise : 24 juin, 7 septembre, 23 septembre, 2 octobre, 12 octobre et bientôt le 16 octobre. A
chaque fois, la mobilisation est grande voire grandissante et à chaque fois le gouvernement reste sourd. Pour ne pas assombrir son destin politique, persuadé qu'il est de perdre toute crédibilité
au cas où il retirerait son projet, Nicolas Sarkozy refuse d'entendre les français et d'accepter le retour à des négociations. Le climat va donc s'alourdir. De nombreux français en sont à
plusieurs jours de grève donc de perte de salaire, des grèves reconductibles se mettent en place avec un risque de paralysie du pays ce qui n'est jamais bon pour personne, les étudiants et les
lycéens commencent à descendre dans la rue perturbant d'autant leur année scolaire.
Personne ne manifeste ni ne fait grève pour le plaisir. Le gouvernement, l'UMP et le président de la République doivent
entendre le rejet massif des français. En refusant l'évidence, ils prennent le risque d'une radicalisation dont l'économie français n'a pas besoin. Ils prennent la France en otage pour servir
leur propre intérêt politique.
Section PS Château-Thierry