Klarskovgaard Le 6 avril 1951,
«Ah fiston si tu penses que les éditeurs se fatiguent ! Ils vivent mon pote, c’est-à-dire qu’ils déconnent, bouffent, boivent, ronflent et baisent – et partent en voyages d’affoîres ! rien de plus, tous macs bien fainéants – le cerveau c’est un muscle malheureux – Ca s’atrophie vite et bien. Ils sont tous à zéro du cerveau – absolument incapables de travailler – L’atroce travail – C’est pour nous le travail, nous bétail con. Ils nous attendent.
Ils ont des « idées »… C’est encore un autre énorme genre de macs et bandits et atrophiés. Ces mecs à idéâââs ! les idéistes et les ideaaalistes !
Mais travailler c’est le contraire de vivre. C’est engraisser les macs. Je t’apprends rien – c’est triste – […]»
Céline, Lettres à Albert Paraz, 1947-1957, Nouvelle édition, p.373, ©Gallimard 2009.
On dirait du Bukowski…
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