Alors que Nicolas Sarkozy se compare au Pape (Ray Ban, Rolex et Carla Bruni en plus…), son adversaire malheureuse dans la course à l’Elysée se prend ni plus ni moins pour le sauveur en assurant sans rire : "je sens qu'il y a de plus en plus d'hommes et de femmes qui se tournent vers moi et se demandent comment est-ce que l'on peut collectivement faire en sorte que le parti socialiste soit rénové". Et pourquoi les foules se tournent-elles vers Ségolène Royal ??? Tout simplement parce que "je suis au service de la gauche, de la France aussi, car j'ai une responsabilité en tant qu'ancienne candidate à l'élection présidentielle. J'ai soulevé beaucoup d'espoir, j'ai reçu beaucoup d'amour, j'en ai aussi beaucoup donné au peuple français" répond-t-elle aussi sûre d’elle que Nicolas Sarkozy annonçant qu’il irait chercher la croissance ou bien qu’il libérerait Ingrid Betancourt avant le 31 décembre 2007…
Bien entendu face à un tel raz-de-marée populaire, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes envisage de présenter sa candidature au poste de premier secrétaire du PS lors du prochain congrès, si elle est "capable de rassembler les socialistes autour d'une offre politique". Il est à noter que contrairement à de trop nombreux éléphants ou aspirants éléphants, Ségolène Royal a au moins la décence de songer à "rassembler les socialistes autour d'une offre politique", quand d’autres ne songent qu’à rassembler sur le nom, ou pire encore contre celui d’un autre (remember Rennes 1991…).
Mais si les Français réclament à cors et à cris (enfin mezzo voce) la prise de Solfé par Ségolène Royal, les autres candidats plus ou moins déclarés au fauteuil de François Hollande, sans doute sourds à l’aspiration profonde du peuple, ne l’entendent pas tout à fait de cette oreille. Ainsi, Arnaud Montebourg, qui fut un temps plus royaliste que Ségolène elle-même, affirme désormais qu'"il est prématuré de savoir s'il faut mettre un présidentiable à la tête du parti". Sans doute pense-t-il qu’il serait plus judicieux d’y placer un député de Saône-et-Loire désormais fan du cumul des mandats après l’avoir voué aux gémonies des années durant… De même Jean-Christophe Cambadélis, qui lui aussi se verrait bien premier secrétaire, considère que "l'annonce de la ronde des présidentiables n'est pas inattendue mais vraiment malvenue". C’est que vrai que chez les strass-kahniens on n’a aucun intérêt à voir une personnalité de premier plan émerger au PS avant la fin du mandat du directeur FMI…
Face à ces critiques l’ancienne candidate socialiste ne s’en laisse pas compter en affirmant : "j'ai l'intention d'aller jusqu'au bout de ce que j'ai entamé pendant la campagne présidentielle pour rénover la gauche". Si cela veut dire prendre une rouste au second tour tout en faisant du pied au centre-droit, Nicolas Sarkozy et la gauche de la gauche seront sans nul doute ses plus fidèles partisans dans sa tentative de prise du PS histoire d’être certains que ce parti soit hors d’état de (leur) nuire dans les années à venir…
Mais la vraie question est sans doute de savoir qui serait capable de remettre le PS en ordre de marche. Et si le seul espoir était le président de la République et le gouvernement que les Français en manqueront de noter sévèrement (sans doute mieux que des consultants privés) un jour dans les urnes ???