DALKIA passe les forêts au karcher pour faire de l'énergie !

Publié le 15 octobre 2010 par Unpeudetao

Dans une communication du 1er octobre 2010, VEOLIA ENERGIE – DALKIA se vante de faire de l’énergie en « nettoyant » les forêts : « Pour nous, nettoyer la forêt, c’est créer de l’électricité et de la chaleur ». Engagée dans la création de 7 grosses unités de production d’électricité et de chauffage, la filiale du numéro un de la propreté se félicite de sa contribution à la « propreté » de nos forêts, en récoltant les bois qui « traînent » pour les valoriser en énergie. Problème : cette propreté-là est de la stérilisation ! Explications.

Une vision citadine et industrielle de la forêt

Pour Éloïse Simon, chargée de mission forêt à FNE, « La forêt est un milieu vivant. Tous les morceaux de bois laissés sur place constituent une nourriture indispensable à la dynamique de l’écosystème. Ils sont le support d’une activité biologique foisonnante sans laquelle aucune restitution (minéraux, nutriments…) au sol et aux arbres ne serait possible. De plus, ces branchages ont un très mauvais pouvoir calorifique car ils sont riches en substances nutritives et pauvres en constituants du bois. Enfin, leur récolte implique l’utilisation d’engins lourds qui tassent les sols et consomment beaucoup d’énergie. »

Trop de projets pour une ressource non extensible à l’infini

Les projets autour du bois énergie pleuvent de toutes parts ! Or, la surface forestière est finie. Pour économiser la ressource en bois, il faut donc miser sur l’efficacité énergétique « du berceau à la tombe ». Cela implique de minimiser les consommations d’énergie de la récolte, du transport, du conditionnement du bois et de s’assurer d’un bon rendement énergétique des installations.

Peut-on admettre de brûler directement le bois, avant de le valoriser comme matériau ? Est-il raisonnable de financer un séchoir à bois pour sécher du bois de chauffage ? Faut-il importer des bateaux de plaquettes forestières pour les centrales électriques, comme en Scandinavie ?

Le recours à des cultures ligneuses à courte rotations ne risque-t-il pas de nous faire retomber dans les débats concernant les agrocarburants qui ont contribué à la crise alimentaire de 2008 ?

Pour François Lefèvre, responsable des politiques forestière à FNE, « On ne comprend plus rien à cette politique qui fait feu de tout bois. Pourtant, le bois énergie est une alternative intéressante qui doit être exploitée. Mais nous attendons qu’elle soit développée dans des conditions écologiques, économiques et sociales satisfaisantes. Il s’agit de ne pas revenir à l’ère gaspilleuse du tout pétrole des Trente Glorieuses, guidée par l’illusion d’une ressource infinie. Or, le gaspillage du bois et le ratissage de nos forêts ont commencé. Il est donc urgent de faire une pause afin de recadrer les priorités autour des objectifs affichés : réduire nos émissions de CO2 ! ».

En complément :
 Oui au bois, halte au gaspillage : la ressource est épuisable !
http://www.fne.asso.fr/fr/themes/question.html?View=entry&EntryID=310
 (Newsletter Forêt, septembre 2010)

*********************************************

 Le site de France Nature Environnement :

http://www.fne.asso.fr/