La mission (presque impossible) de Manuel

Publié le 14 octobre 2010 par Nicolas007bis



Dans un précédent billet, je reprenais un entretien de Ségolène Royal dans Les Echos pour y relever ce qui me semblait être un discours pour le moins incohérent, consistant d’un côté à dire que la France est surendettée et qu’il faut donc, d’urgence et drastiquement, réduire les déficits et de l’autre à trouver toutes les bonnes raisons pour ne pas réduire les dépenses de l’Etat !

Cette schizophrénie n’est évidemment pas réservée à Ségolène Royal, elle est, hélas, largement partagée au PS.

Elle explique d’ailleurs très bien pourquoi le PS n’est, à ce jour, pas crédible et qu’il ne représente qu’une alternative par défaut à Sarkozy.

Et ce n’est pas leur attitude face à la réforme des retraites qui va me faire changer d’avis, au contraire.

Apathie l’exprime d’ailleurs très bien dans un récent billet : « La proposition alternative de financement des retraites formulée par le Parti Socialiste ne pèse pas dans le débat. Elle n'est un point de référence pour personne. Elle demeure largement ignorée, probablement parce que peu de gens croient que ce que dit l'opposition correspond à ce qu'elle fera demain si elle triomphe dans les urnes. »

J’en étais donc là, c'est-à-dire un peu désespéré du niveau de notre principal parti d’opposition (même si quand on le compare aux autres partis de Gauche on est en droit de le trouver tip top) lorsque je suis tombé sur les propos d’un Socialiste qui, figurez-vous, ne dit pas autre chose que moi !

Ce Socialiste exceptionnel (évidemment puisqu’il est d’accord avec moi), c’est Manuel Valls, dont l’AFP rapporte les propos tenus je ne sais ou, mais parmi lesquels on peut lire ceci :

« Si nous arrivons au pouvoir en 2012, il nous faudra renouer le dialogue avec les partenaires sociaux dans un contexte économique et budgétaire extrêmement tendu, donc nous ne devons pas aller au-delà de ce que disent les syndicats, ni demander un référendum (sur les retraites) comme l'a proposé Ségolène Royal ou d'autres dirigeants du PS et de la gauche »

Ou encore

« Alors que "le pays n'est pas loin de la banqueroute, la vérité oblige à dire qu'il y aura une augmentation des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire des impôts" après 2012 »

Et enfin cette phrase qui sonne comme une évidente conclusion : « Il nous faut clarifier nos positions sur la fiscalité comme sur les retraites. Sortons des ambiguïtés dans ces domaines-là comme dans d'autres » !

Bien dit Manuel !....maintenant, ta mission si tu l’acceptes, c’est d’aller expliquer tout cela à tout tes petits camarades, ceux qui au Parti Socialiste, ne font qu’entretenir la contestation sans véritable projet alternatif, ou pire encore, qui ne proposent que des leurres pleins de soi-disant bon sens et de bonne intentions sociales dont chacun sait que l’enfer de notre Société est pavé.

Attention, Manuel, quand on écoute les Royal, Aubry et autres Fabius, c’est pas gagné !