Dans un précédent billet,
je reprenais un entretien de Ségolène Royal dans Les Echos pour y relever ce
qui me semblait être un discours pour le moins incohérent, consistant d’un côté
à dire que la France est surendettée et qu’il faut donc, d’urgence et
drastiquement, réduire les déficits et de l’autre à trouver toutes les bonnes
raisons pour ne pas réduire les dépenses de l’Etat !
Cette schizophrénie n’est évidemment pas réservée à Ségolène Royal, elle
est, hélas, largement partagée au PS.
Elle explique d’ailleurs très bien pourquoi le PS n’est, à ce jour, pas
crédible et qu’il ne représente qu’une alternative par défaut à
Sarkozy.
Et ce n’est pas leur attitude face à la réforme des retraites qui va me
faire changer d’avis, au contraire.
Apathie l’exprime d’ailleurs très bien dans un récent
billet : « La proposition alternative de financement des
retraites formulée par le Parti Socialiste ne pèse pas dans le débat. Elle
n'est un point de référence pour personne. Elle demeure largement ignorée,
probablement parce que peu de gens croient que ce que dit l'opposition
correspond à ce qu'elle fera demain si elle triomphe dans les
urnes. »
J’en étais donc là, c'est-à-dire un peu désespéré du niveau de notre
principal parti d’opposition (même si quand on le compare aux autres partis de
Gauche on est en droit de le trouver tip top) lorsque je suis tombé sur les
propos d’un Socialiste qui, figurez-vous, ne dit pas autre chose que moi
!
Ce Socialiste exceptionnel (évidemment puisqu’il est d’accord avec moi),
c’est Manuel Valls, dont l’AFP rapporte les
propos tenus je ne sais ou, mais parmi lesquels on peut lire ceci
:
« Si nous arrivons au pouvoir en 2012, il nous faudra renouer le
dialogue avec les partenaires sociaux dans un contexte économique et budgétaire
extrêmement tendu, donc nous ne devons pas aller au-delà de ce que
disent les syndicats, ni demander un référendum (sur les retraites)
comme l'a proposé Ségolène Royal ou d'autres dirigeants du PS et de la
gauche »
Ou encore
« Alors que "le pays n'est pas loin de la banqueroute, la vérité oblige à dire qu'il y aura une augmentation des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire des impôts" après 2012 »
Et enfin cette phrase qui sonne comme une évidente conclusion : « Il nous faut clarifier nos positions sur la fiscalité comme sur les retraites. Sortons des ambiguïtés dans ces domaines-là comme dans d'autres » !
Bien dit Manuel !....maintenant, ta mission si tu l’acceptes, c’est d’aller
expliquer tout cela à tout tes petits camarades, ceux qui au Parti Socialiste,
ne font qu’entretenir la contestation sans véritable projet alternatif, ou pire
encore, qui ne proposent que des leurres pleins de soi-disant bon sens et de
bonne intentions sociales dont chacun sait que l’enfer de notre Société est
pavé.
Attention, Manuel, quand on écoute les Royal, Aubry et autres Fabius, c’est
pas gagné !