La vidéo a fait le tour du ouebe cocorico dans la journée d’hier. On y voit, en pleine manif parisienne, un
journaliste ayant fait état de sa qualité aux CRS se faire bousculer et prendre plusieurs coups de matraque dans les jambes. Bravo encore une fois aux CRS pour leur fin sens de la
démocratie ! Loin de moi l’idée de servir les forces de répression de ce pays mais une question me tarabiscote cependant.
Le journaliste de Canal Plus a depuis précisé sur qu'il était venu manifester "en tant
que simple citoyen" et qu’il n’était pas missionné pour un quelconque reportage. Alors je conçois aisément que, pour éviter les coups, il ait dégainé sa carte de presse comme on s’abriterait
dernière un crucifix, une bombe lacrymo ou la carte de l’UMP mais j’aimerais qu’on m’explique en quoi, dans ce cas précis, le fait d’exercer la profession de journaliste devrait le protéger
davantage que s’il était apprenti boulanger ou maîtresse d’école, dans la mesure où il manifestait comme un citoyen ordinaire. C’est là que le bas me blesse. S’il avait été
tourneur-fraiseur ou assureur de poules l’affaire aurait-elle eu le même retentissement médiatique et généré, dans la foulée, une enquête de l’IGS ? J’essayerai en cas de bavure
policière de brandir ma carte de Sécu ou des Galeries Lafayette, on verra bien ce qu’il en est... Je vous dirai ça.
Je râle, je râle (j’ai mal dormi cette nuit) mais cette montée en
mayonnaise a tout de même le mérite de sortir le journalisme de Canal des plateaux à vannes et de le bizuter sur le pavé de la dure réalité car malheureusement, dans la vraie vie, "tout le
monde il est pas beau, tout le monde il est pas gentil"