Roissy-Picardie à grande vitesse pour les voyageurs et pour le fret aussi
Ci dessous l'intervention de Jean-Paul Legrand au débat public du 7 juillet dernier à Chantilly.
Jean-Paul Legrand, Président de ADEROISE, l’Association pour le
développement de la rivière Oise et également Maire-adjoint de Creil :
Nous avons eu l’occasion d’intervenir plusieurs fois dans ce débat, notamment en apportant une contribution
écrite mais également lors du débat qui s’est déroulé à Nogent-sur-Oise et à Compiègne. Et
je veux témoigner, pour notre association, de la qualité de ce débat, notamment sous votre
présidence. On doit dire que ce débat a permis, effectivement, à une population nombreuse
de s’intéresser à ce projet. Pour nous, il s’agit de poursuivre, bien sûr, le débat n’est pas
clos. Il s’agit de poursuivre parce que, quand il y a un unanimisme en parole, il faut qu’il soit
suivi d’actes. Et nous verrons, et nous jugerons. Pour nous, qui sommes une association qui
milite pour le développement économique, nous pensons que cette liaison ferroviaire à
grande vitesse Roissy-Picardie est absolument indispensable : c’est un atout considérable à
la fois pour le développement des hommes et le développement économique. Pour le
développement des hommes, il est évident que nous ne pouvons pas concevoir seulement
un train à grande vitesse qui passera en Picardie, seulement pour y passer. Il faut que cela
s’accompagne de synergies qui permettent le développement de la Région. Il faut, pour nous,
qu’il y ait une amélioration sensible, je dis bien sensible, des transports TER. Beaucoup,
beaucoup de salariés en Picardie empruntent ces transports. Il y a du côté de la Région une
grande responsabilité. On a parlé ces derniers mois, par exemple, de la gratuité du TER.
Certains pensent que cela est démagogique, d’autres pensent que cela est tout à fait
possible et raisonnable. Nous profitons, bien sûr, du débat pour rappeler ce type de
proposition qui, à notre avis, doit continuer à faire son chemin. Nous souhaitons également
attirer l’attention de la population sur le fait que cette ligne à grande vitesse peut permettre
un développement économique important de notre Région et notamment du Sud de l’Oise.
Nous considérons que cette ligne est en complémentarité avec le futur canal Seine-Nord.
Vous le savez, cet ouvrage va permettre la liaison entre le réseau Ile-de-France et tout le
réseau Nord de l’Europe ; en terme fluvial, une liaison à grand gabarit qui va permettre à ce
qu’on puisse transporter des marchandises qui ne seront pas sur la route mais qui seront sur
la rivière. Un progrès considérable ! Cette liaison, pour nous, puisque nous sommes une
association qui s’occupe en particulier de la rivière, ce projet, ce grand projet doit réussir
Nous avons également le souci du développement ferroviaire. Vous savez, je suis Creillois :
Creil, Nogent-sur-Oise, toute leur histoire, c’est la rivière, le développement industriel et
le chemin de fer. Et ce chemin de fer, nous pensons qu’il a beaucoup d’avenir, je pense que
RFF ne va pas me démentir, beaucoup d’avenir dans la région creilloise. Je reviendrai sur
ce que j’avais dit à Compiègne : nous avons à Creil le petit Thérain, c’est en réflexion. Je sais
que c’est en réflexion. Le petit Thérain, en fait, c’est un
terrain qui a pour dimension, 55 ou 56 hectares sur lequel aujourd’hui s’organisent
les trains, je ne suis pas un technicien mais il y a du tri, et c’est peut-être aussi un terrain qui
pourrait être utilisé à l’avenir puisqu’il s’y trouve nombre de voies ferrées. C’est à
réfléchir, c’est une proposition : peut-être que nous pourrions y développer le fret à grande
vitesse, parce que nous parlons bien sûr de transporter des voyageurs, la grande vitesse qui
est une très bonne chose, mais pour un développement économique, il faut aussi penser aux
marchandises. Pour notre part, nous
sommes convaincus qu’il y a une opportunité d’autant que nos amis du Val-d’Oise avec qui
d’ailleurs nous ne souhaitons pas du tout polémiquer, car pour nous les deux barreaux ne
s’opposent pas, nous l’avons dit. Et Monsieur le Président, nous l’avons dit bien avant les
Verts, nous l’avons dit au débat de Nogent-sur-Oise : les deux barreaux ne s’opposent pas.
Et par conséquent, nous pensons qu’il faut, aujourd’hui, installer dans notre réflexion la ligne
Roissy-Picardie comme un élément, un facteur déterminant d’une stratégie de
développement local, interrégional et national. C’est quand on pense les choses de ce point
de vue que, justement, on ne met pas en concurrence les territoires. Au contraire, les choses
se complètent et on peut se mettre d’accord. Je le disais, avec nos amis du Val-d’Oise, je
pense qu’en ce qui concerne notamment le projet CAREX, Cargo-Rail-Express, nous
pouvons sans doute trouver un écho par rapport à nos propositions. Et enfin, j’ai entendu ce
que disait Monsieur le Président dans le bilan, il y a des personnes, des associations, des
élus qui considèrent aujourd’hui que continuer à développer Roissy, c’est un vrai problème.
Oui, c’est un vrai problème. Personne ne peut le nier. C’est un vrai problème en termes
d’espace, en termes d’environnement, en termes de saturation justement des transports.
Est-ce qu’il ne faudrait pas réfléchir à cette proposition qui a été émise il y a quelques
années, et on ne sait pourquoi cette proposition qui a été mise à la poubelle, d’accueillir en
Picardie le troisième aéroport international ? Le troisième aéroport international, et pour
quelle raison ? Parce que le troisième aéroport international ce serait une plate-forme
multimodale extraordinaire : 50 000 emplois, plus 50 000 emplois induits, 100 000 emplois.
Mais cela se justifie tout à fait, car là où il est envisagé, où il était envisagé de l’implanter,
c’est au niveau de la gare Haute-Picardie et non loin du futur canal Seine-Nord. Tout se tient.
C’est une logique à la fois économique et humaine qui, à notre avis, peut porter ses fruits
Voilà en quelques mots, parce que je ne veux pas être trop long, voilà en quelques mots la
proposition, les propositions que notre association présente. Merci.
(Applaudissements)