J’ai grandi dans un milieu où l’on aimait les héros populaires et les champions à panache. Avec un grand-père qui avait hissé le cyclisme au rang de 7° art et un grand-oncle qui pratiquait de façon cabocharde le marathon, des figures comme celle de Poulidor ou de Zatopek faisaient partie de la famille et venaient régulièrement accomplir leurs numéros parmi nous à certaines périodes de l’année.
Quand j’ai commencé tout naturellement à m’intéresser au cyclisme, à chaque fois que j’enfourchais mon vélo, j’avais droit à « Vas-y Poupou ! »... (Mais pourquoi pas « Vas-y Bartali ! » ou « Vas-y Coppi ! » avec un grand-père italien, c’est une question qu’il faudra poser !...) Et puis je me suis mis un peu plus tard (autour de 17 ans) à la course à pied et là, ce fut inévitablement : « Vas-y Zatopek ». Au moins un signe que l’adolescence était passée par là, et que j’avais grandi puisque changé de surnom !
C’était il y a très longtemps au temps de mon adolescence ! Et en ouvrant le roman de Jean Echenoz : « Courir », j’ai d’abord eu la sensation d’entendre à nouveau le « Vas-y Zatopek ! » et j’ai même cru revoir le geste de petite foulée que ma grand-mère faisait pour accompagner son encouragement ! Je reviens demain sur ce livre.