La situation se tend, comme chaque fois qu’en France les possédants en veulent toujours plus, et qu’à juste raison, ceux du bas prennent au sérieux la devise républicaine “Liberté, Egalité, Fraternité”.
La palme de l’hypocrisie, preuve que la situation actuelle est au moins autant le résultat de la “réforme” des retraites que de la politique suivie depuis 3 ans et demi, vient de F. Baroin pour lequel le bouclier fiscal est devenu “un symbole d’injustice”, la preuve éclatante d’un gouvernement au service du gand du Fouquet’s, des gros rentiers, du Medef et de la finance, symbole d’une ploutocratie arrogante. Et on nous annonce l’escroquerie d’une réforme conjointe de l’ISF et du bouclier fiscal pour, encore davantage, épargner les plus riches car si le bouclier fiscal coûte aux caisses de l’état 600 millions d’€, l’ISF en rapporte 3 milliards: soit un gain, pour les assujettis, de 2 millards et 400 millions…
France, terre des inégalités ? Certes pas autant qu’un certain nombre de pays émergents, mais, à coup sur, vu le nombre d’habitants, les plus inégalitaire des pays européens développés. La preuve? “Avec Liliane Bettencourt, François Pinault, Bernard Arnault et consorts, l’Hexagone est la troisième terre d’asile des millionnaires, assure La Tribune, avec 2,2 millions de millionnaires, soit 9 % du total mondial” (Le Monde). Elle se classe 3ème derrière les USA et le Japon, dont la population est largement supérieure et “Loin devant l’Italie (6 %), la Grande-Bretagne (5 %), l’Allemagne (5 %), le Canada (4 %)”…
Et, à côté de cela, on détricote tranquillement tous les acquis du Conseil National de la Résistance, avec un Medef qui hurle contre la semaine de 35 heures, l’ISF et plus généralement contre tous les acquis sociaux.
Notez que ce n’est pas nouveau. Ce sont les mêmes qui hurlaient qu’on les assassinait lorsqu’on a mis fin au travail des enfants de moins de 12 ans dans les mines à la fin du 19ème siècle, les mêmes qui se sont battus comme des chiens lorsque la semaine de travail est passée aux 40 heures, encore les mêmes qui ont crié à la ruine et l’effondrement de l’économie avec les 15 jours de congés payés annuels du Front Populaire.
La France, pays où les rats n’en ont jamais assez, où leur arrogance a toujours obligé de fortes secousses pour que la justice sociale avance, pays où ces mêmes rats sont incapables, vu leur égoïsmes, d’arriver, comme en Allemagne ou dans les pays du Nord, à une démocratie sociale apaisée. Un pays où, comme le montre l’affaire Woerth-Bettencourt, les complicités entre les droites au pouvoir et les grandes fortunes permettent toutes les fraudes fiscales, où l’ensemble des niches et boucliers fiscaux aboutissent à ce que les plus riches ne paient que 15 à 20% de leurs revenus en impôts direct. Pays où les plus riches font élire leurs domestiques au gouvernement et à la Présidence de la République. Pays où, insensiblement, la justice est dévoyée au profit des amis du pouvoir et où la majorité des médias sont aux ordres de leurs riches propriétaires.
La “réforme” sarkozienne des retraites n’est, répétons-le, qu’un moyen tordu d’aboutir à une baisse très sensible du montant des pensions. Une étude du Crédit Suisse révèle (Le Monde) que: “la richesse par adulte en France a triplé entre 2000 et 2007, avant de refluer de 15 % depuis. (…) Si l’Europe fournit 35% des plus riches, la France fournit un quart de ce contingent”.
Mais ces gens-là n’en ont jamais assez…
- “Cantonales niçoises”. Collectif Europe Ecologie du Pays Niçois.
- “On ne manifeste pas seulement contre la retraite”. Marianne.
- “La plus grande fraude de l’histoire des marchés”. ContreInfo.
- “Crise : ce sont les inégalités qui sont à blâmer, pas la Chine”. ContreInfo.
- “Une réforme des retraites surdimensionnée”. Déchiffrages. “On peut tout dire de la réforme des retraites, sauf qu’elle est dictée par une contrainte démographique. Elle vise en réalité à réduire la part de la richesse nationale consacrée au financement public des pensions”. *****