Il faut s'y faire. Moi, surtout, vous vous vous (3 fois vous, 1 fois moi, qui a dit que j'étais narcissique ?) en foutez, vous (et de 4) faites autre chose que lire les Petits Pavés, Monsieur est rentré ou Madame, faut s'en occuper, ou la télé passe l'émission culinaire que vous rêviez de montrer à votre cuisinièr(e) de meuf ou de mec, ou un(e) ex vous a appelé et vous frémissez en douce (combien de Vous, contre 1 seul moi ?). Donc, je me débrouille avec mon problème : je n'ai pas le temps, en ce moment, de faire vivre ce blog.
Ce soir, j'écoute en décalé l'émission du matin de Pierre Bouteiller sur TSF, non seulement du matin, mais de la semaine dernière. Et dans ce gris (le thème de la semaine dernière était la Météo, grand thème s'il en est), P. B. annonce une version peu connue de Nuages (de Django Reinhart, pour les plus jeunes). Nuages et Django et le jazz manouche en général (malgré Birelli Lagrène, un des guitaristes les plus inventifs que je connaisse), c'est vraiment pas ma tasse. Mais, là... Joe Pass expose le thème, longuement. C'est au Festival de Montreux, il y a quelques années. Et mon oreille se rapproche et peu à peu s'apprivoise. Joe Pass, guitariste invraisemblable de virtuosité et d'émotion (quand il veut et là il veut) est un musicien capable de m'apprivoiser comme le disait St Ex. Après une longue, lente, magnifique intro de guitare, Stéphane Grapelli (qui fut, il y a bien des lustres, désormais éteints) le side man de Django reprend sa place (on sait que, contrairement à la plupart des violonistes classiques qui ont perdu la main en vieillissant, Grapelli a maîtrisé l'instrument comme un chef), puis vient Oscar Peterson. Autant dire qu'on est au sommet du sommet etles amateurs de jazz me comprennent. En plus, Pierre Bouteiller (le grand Pierre Bouteiller) a cité Pierre Dac : à propos de météo "il vaut mieux qu'il pleuve un jour comme aujourd'hui qu'un jour où il fait beau".
Je crois que je n'utiliserai plus La Phrase de Rose Bosch, elle va s'éventer. Alors je la cite, c'était juste : ceux qui n'ont pas aimé son film (La rafle) "rejoignent Hitler en pensée". Ça fouette, hein ? Ben, moi j'ai pas eu l'occasion de ne pas aimer sa daube, je trouve immoral de jeter 10 € dans le crottin. Donc je pense juste que Mme Bosch a eu la chance d'épouser un milliardaire dont le parcours cinéphilique ((Fatal de Michael Youn, Coco de gad Emaleh, La blonde aux seins nus etc... La rafle, donc, avec le très sarkozyste Jean Réno, Les rivières pourpres, Bimboland, XXL, que du cinéma militant estampillé "art et essai" anti-nazi) témoigne de la moralité. Si Rose machin me prend pour un nazi, elle n'imagine même pas à quoi elle est associée dans mon esprit...
Allez, Joe Pass, Grapelli et Peterson, j'en ai parlé, vous écoutez (si vous voulez), c'est beau, non ?
A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.