J’ai été invité par le jeune mais talentueux Alexandre
de « j’ai rarement tort » à conseiller Sarkozy dans la formation de
son futur gouvernement.
Lourde responsabilité, tâche pour le moins délicate que l’élaboration d’un
gouvernement qui permettra à Sarko de remonter la pente quasi verticale d’une
popularité sinistrée, pour arriver comme une fleur en 2012 et rempiler pour 5
ans ! Bon, je sens, en écrivant cela, que j’ai probablement positionné la
barre un peu haut, d’autant plus que ce petit exercice se doit de répondre à un
minimum de cohérence sinon de réalisme.
En conséquence, ma suggestion ne sera pas celle d’un gouvernement idéal, tel
que je l’aurais constitué si j’avais été à la place de Sarko (Dieu m’en garde)
ou mieux encore, celui que j’aurais suggéré à Bayrou si il avait été à la place
de Sarko (mais ne désespérons pas), mais plutôt le moins mauvais compte tenu
des éléments qu’il peut décemment solliciter !
Dans l’esprit, et sans prêcher pour ma paroisse, je le recentrerais
radicalement. Le gouvernement actuel a suffisamment démontré sa volonté
sécuritaire, il n’a plus rien à prouver en la matière, du moins en matière
d’intention parce que pour l’efficacité, ce n’est pas tout à fait ça
!
Il faut donc maintenant rattraper les électeurs modérés, que les Bessons,
Hortefeux et autres Estrosi ont fait fuir vers….je ne sais pas vers qui
!
De plus, à sa place, je me ferais un petit peu oublier en me mettant un peu
plus en retrait (ce qui n’est pas difficile), derrière un premier ministre plus
présent et donc plus exposé. Je me consacrerais à l’international, domaine dans
lequel il n’a pas été trop mauvais, et essaierais de prendre un peu de hauteur
afin d’essayer de faire croire, que de ce point de vue, un second quinquennat
serait radicalement différent du premier. Enfin, pour cette même raison, je
nommerais des personnalités qui, aux yeux de l’opinion, sont évidemment
compétentes mais surtout qui ont fait preuve d’une certaine indépendance
d’esprit vis-à-vis de Sarkozy et de la doctrine UMP.
Tout cela me permet d’exclure, d’entrée, les Bertrand, Lefebvre, Estrosi,
Hortefeux, Besson et autres Morano.
Alors allons-y gaiement !
Premier ministre : Christine
Lagarde
Cette femme est compétente et reconnue comme telle à l’étranger. Elle n’est
pas trop politique même s’il lui est arrivé de dire n’importe quoi par bête
solidarité gouvernementale. Elle apporterait de la fraicheur à ce poste.
Elle est populaire, mais si Sarko veut pouvoir en bénéficier indirectement, il
faudrait qu’elle fasse preuve de beaucoup de caractère et lui de beaucoup de
volonté pour qu’elle assume pleinement sa fonction de premier ministre sans
être étouffée par un Sarko omniprésent.
Ministre de l’Economie et des Finances : Jean
Arthuis
Il a le courage de parler de TVA sociale, de dire que le bouclier fiscal, en
l’état et dans le contexte actuel, est une erreur, de contester l’intérêt de la
TVA à 5,5% dans la restauration ou encore d’être demandeur, depuis longtemps,
d’une remise à plat de notre système fiscal. Sans pour auatnt qu'on puisse le
qualifier de rebelle, ses prises de position critiques, lui permettraient de se
présenter en rupture avec le dogme fiscal de Sarkozy et le mettent en bonne
positon pour engager une vrais réforme de la fiscalité française.
De plus, lui et son Alliance Centriste sont les cibles idéales pour un
recentrage.
Jean Peyrelevade serait également très bien dans ce
rôle.
Ministre de l’Intérieur : Alain Juppé
Droit à la fois dans ses bottes et dans sa tête, Alain Juppé saurait
certainement allier les 2 qualités qui me semblent essentielles pour un
ministre de l’intérieur, fermeté et intégrité !
De plus, c'est un ministère ou son côté un peu psychorigide ne posera pas de problème voire même pourra être bien utile pour résister à un Sarkozy qui le considère encore comme son pré carré. Gageons qu’il rehausser sans mal l’image de marque d’un ministère, bien ternie par son prédécesseur.
Ministre de la Justice : Martin Hirsch
En ces temps ou le Pouvoir est accusé de vouloir mettre la main sur la
Justice (suppression des juges d’instruction) ou de la téléguider en sous-main
(« affaires » Woerth), Il fallait quelqu’un qui apparaisse
particulièrement indépendant par rapport à Sarkozy et à l’UMP et surtout
suffisamment intègre pour résister aux éventuelles pressions. C’est pourquoi
j’ai opté pour…Bernard Tapie !....non, je blague !... Martin Hirsch a les
qualités présentées ci-dessus, de plus il s’est récemment fait remarquer avec
son bouquin dans lequel il fustige les conflits d’intérêt. Il a de bonnes idées
la dessus, ça serait l’occasion pour lui d’essayer de les
concrétiser.
Ministre de la Santé : Ben, je sais pas !
Exit la Bachelot qui décidément a trop fait d’erreurs.
Par contre qui mettre à la place, j’avoue n’en rien savoir !
Certainement un professionnel de la santé, ne serait-ce que pour qu’il puisse
comprendre ce que lui racontent ses conseillers et les laboratoires. J'ai bien
le nom d'un médecin lavallois en tête mais, il est déjà fort occupé à
tripatouiller son accordéon, et surtout il est ouvertement villepiniste ce qui
serait évidemment tout à fait rédhibitoire pour Sarkozy
Ministre de l’Education nationale :Jacqueline
Gourault
Je ne savais pas trop, de toute façon, ils en sont tous sortis cabossés, à
l’exception de ceux comme Jack Lang qui n’y ont fait que de la communication.
Faute d’avis particulier, je ne peux que suggérer à Sarko de faire appel à
Jacqueline Gourault, chargée justement de ce domaine au sein du shadow cabinet
du MoDem. C’est une enseignante au moins d’origine, peut-être qu’elle abordera
toutes ces questions avec pragmatisme et dans une vraie concertation.
Ministre du travail, de la solidarité, et de la fonction publique :
Nicole Notat
J’apprécie Nicole Notat, ou du moins je l’appréciais lorsqu’elle était à la
tête de la CFDT, depuis on ne la voit plus. Energique, pondéré et pas sectaire,
il serait intéressant de voir comment une ancienne syndicaliste se débrouille à
la tête d’un ministère comme celui-ci !
Ministre de l’environnement et du développement durable : Claude
Allègre….non, je blague encore !... Chantal Jouanno
!
Chantal Jouanno obtient une belle promotion, passant du rang de secrétaire
d’Etat à celui de ministre.
Cette femme est compétente (elle a été présidente de l'Agence de
l'environnement et de la maitrise de l'énergie), elle a du caractère (qu’elle a
bien montré lors de l’abandon de la taxe carbone) et de l’énergie (sportive de
haut niveau).
De plus elle bénéficie d’une assez bonne popularité.
Ministre des sports : Stéphane Diagana
Un esprit sain dans un corps sain. Ce champion a toujours eu un état d’esprit
remarquable, exemplaire à bien des égards.
Il est capable de s’impliquer pour les causes qui lui tiennent à cœur (il est
membre de l’Agence anti-dopage et ambassadeur de la fondation Nicolas Hulot) et
sait assumer des responsabilités (Il a notamment dirigé la Ligue nationale
d’Athlétisme).
Il raisonne bien et s’exprime avec beaucoup de précisions et de clarté, et sans
langue de bois.
Je le vois très bien à ce poste, en tout cas beaucoup mieux qu’un Douillet
ancien Judoka mal recyclé dans la politique.
Ministre de la Défense : Hervé Morin
Certes il a trahi vite fait Bayrou pour gagner un maroquin mais comme j’ai bien spécifié que je me mettais à la place de Sarko, ce qui serait pour moi rédhibitoire n’a pas de raison de l’être pour lui, au contraire. Et puis, le garder sous surveillance, permettra à Sarkozy de freiner plus facilement ses éventuelles velléités de candidature.
Discret et efficace à son poste, sans prédispositions particulières, il a su se faire apprécier de ses troupes, que demander de plus à un ministre de la Défense. Pour autant, il a eu la chance de bénéficier d’un budget plus que favorable, ce qui aide bien. Alors que l’heure passe aux économies drastiques, il parait normal qu’il se coltine à une situation plus délicate.
Ministre des affaires européennes : Jean-Louis
Bourlanges
Comme
L’Hérétique, c’est le premier nom qui m’est venu à l’esprit.
Européen convaincu, même s’il a un œil extrêmement critique sur l’Europe
actuelle et son mode de fonctionnement, Jean-Louis Bourlanges a été député
européen pendant presque 20 ans avant de faire le choix d’en sortir, lassé par
les querelles, les atermoiements et les discussions sans fins, il a même
participé à l’écriture de la constitution européenne (celle de
Giscard).
Ses convictions européennes, sa personnalité libre et son expérience en font
l’homme idéal pour ce ministère.
Au passage, je fais de l’actuel secrétariat d’Etat, un ministère à part
entière considérant notamment que les affaires européennes ne sont plus tout à
fait des affaires …étrangères.
Un second nom m’est venu à l’esprit, c’est celui de Bruno Lemaire,
germanophile, partisan d’une Europe forte, qui a fait du bon boulot lors de son
bref passage à ce ministère. Mais ses talents, sa qualité de négociateur et ses
connaissance du fonctionnement des institutions européennes, le rendent très
utile au ministère de l’agriculture ou il office actuellement. N’oublions pas
que l’avenir de l’agriculture française se joue à Bruxelles comme aiment à dire
les journalistes.
En conséquence et pour cette raison:
Ministre de l’agriculture et de la pêche : Bruno
Lemaire
Ministre des affaires sociales : Jean-Louis
Borloo
Je me trompe peut-être, mais il me semble que Borloo est un homme de
dialogue et qu’il a une certaine fibre sociale (pour peu que cette expression
ait un sens). Il saurait certainement arrondir les angles avec les syndicats.
En outre, son image de marque est bonne dans l’opinion. Pour autant je ne lui
vois pas l’étoffe d’un premier ministre.
Ministre de la culture : Luc Ferry
Voilà, voilà, j'oublie certainement quelques ministères mais les ministres, c'est comme les vaches dans l'étable, quand y'en a trop, le rendement baisse !