18 Septembre 1970, Jimi Hendrix est retrouvé mort dans la chambre 507 de son hôtel à Londres. Après avoir touché les étoiles, on le retrouve gisant dans son vomi… Cet artiste à la vie romanesque est, depuis ses débuts à New York, l’un des musiciens qui a le plus marqué le rock. Il est un des rares guitaristes desquels on reconnait le doigté, l’identité au son de sa guitare. Un son fort et puissant, une musique affolante et subjuguante. Ses inspirations blues et jazz ont libéré des sensations inédites dans l’histoire du rock.
La période de gloire de cet autodidacte n’aura duré que 4 ans (de 1966 à 1970) mais 40 ans après on s’en souvient encore, preuve que la légende est intacte. Malheureusement pour Jimi, succès et excès étaient inévitablement synonymes. De sa première guitare (une acoustique achetée 5$ avec seulement deux cordes) à la célèbre Fender Stratocaster, ce dieu du rock’n'roll a vécu des montées et des descentes d’une extrême intensité…
L’auteur Frédéric Martinez offre à Jimi Hendrix, et à ses fans, une biographie pour le 40ème anniversaire de sa mort. Un cadeau posthume plein d’originalité qui alterne les chapitres racontant avec verve les moments de scène, et ceux décrivant sa vie privée. On découvre un garçon plutôt timide et insatisfait, loin de l’image de légende du rock. Loin, Jimi l’est, quotidiennement même. LSD, alcool, marijuana le suivent constamment. Dans un entretien, un journaliste lui demande “D’où venez-vous ?”, “De la planète Mars” lui répond-t-il. Virtuose à la pulsion et à l’énergie complètement folle, Jimi Hendrix a deux amours : sa mère, dont le départ étant enfant le hante constamment, et sa guitare, avec qui il dort et va au cinéma.
Des anecdotes aux bad trips, des concerts ratés au choc de Woodstock, jusqu’au lit de Jimi, cette biographie est courte et différente. Le livre commence par la fin mais ne finit pas par le début. Logique psychédélique sans doute. L’auteur joue habillement avec les flashbacks et voyage avec ses mots. Frédéric Martinez prolonge les paroles de Hendrix pour mieux approfondir sa pensée et nous la retranscrire de façon non conventionnelle. Le style libre pourrait en chiffonner certains. Quelques méli-mélo de mots alourdissent le texte par moment, mais l’ensemble se lit assez facilement. Les lecteurs amateurs auront peut-être du mal à séparer la vérité des envolées lyriques de l’auteur. Un récit passionnant et poétique, une biographie inspirée.
Hendrix fait partie du 27 Club regroupant les figures de la musique décédées à 27 ans, comme Janis Joplin, Brian Jones, Jim Morrison ou Kurt Cobain. Janis Joplin est retrouvée morte dans sa chambre d’hôtel seulement deux semaines après la disparition de Jimi Hendrix. S’il fallait donner un bon conseil à une jeune rock star, se serait d’éviter les chambres d’hôtel à l’âge de 27 ans. Coïncidence ou raisons biologiques et génétiques ?
Frédéric Martinez, Jimi Hendrix, Éditions Tallandier, 2010, 12 euros
Exposition “Renoma présente Jimi Hendrix” à la Galerie Renoma (75116) jusqu’au 16 décembre 2010
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