Incontestablement dans l’Aisne comme au plan national, les manifestations organisées hier ont rassemblé davantage de manifestants. En France, les syndicats évaluent à 3,5 millions de personnes le nombre de personnes dans les 244 manifestations organisées. Bien évidemment, le Ministère de l’Intérieur les divisent par deux, reconnaissant malgré tout une progression par rapport à la précédente journée d’action.
La participation du secteur privé témoigne d’un ancrage fort et d’un durcissement proportionnel à l’intransigeance du Gouvernement.
A Laon, Saint-Quentin, Chauny, Château-Thierry,Hirson ou Soissons, les cortèges étaient incontestablement plus fourni. La motivation était évidente, mais l’humour n’était pas absent dans les pancartes et les slogans.
Entre un Nicolas Sarkozy encadré par des revendications exigeant la retraite à soixante ans, ou des salariés remerciant le Président de la République de « mettre mémé au boulot », l’imagination était de mise.
Toutefois, l’avertissement de la rue adressé au pouvoir n’est pas sans frais. Du reste, à l’Elysée, la réforme de la fiscalité annoncée hier ne doit rien au hasard.
L’injustice engendrée par le bouclier fiscal est à rapprocher de celle ressentie sur l’allongement de la durée du travail. Lâcher du lest devient une nécessité pour le Gouvernement qui devra maintenant faire face à des grèves reconductibles.
Le scénario de 1995 constitue désormais une référence et chacun sait ce qu’il en advînt.
Jean-Jacques Thomas
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