Hier, les manifestations contre la réforme des retraites étaient encore massives même si les chiffres entre la police et les syndicats varient du simple au triple.
Je me rappelle un temps où le ministre de l'intérieur Nicolas sarkozy voulait en finir avec ces disparités (on variait alors du simple au double). Il semblerait que le flou l'intéresse plus
désormais que l'exactitude. Au passage, un policier marseillais a fait des déclarations sur l'utilisation politique des chiffres dans sa ville. Il accuse la préfecture de ne pas donner ceux
comptabilisés par la police et de les minimiser. Bizarrement, on s'en doutait.
Malgré tout, le gouvernement reste inflexible, ne voulant céder sur rien. Pire, ils ont voté en express les articles de la loi portant sur la modification des bornes d'âge. Autrement dit, le coeur du sujet de discorde. Devant une telle attitude, certains seraient tentés de se dire que la partie est d'ores et déjà perdues. Pourtant, il n'en est rien. Le fait même que le gouvernement ait fait voter ces mesures si vite montre l'inquiétude de l'exécutif. Ils ont peur que le mécontentement désabusé d'une population hostile à 70 % à la réforme ne s'embrase en vindicte généralisée. D'ailleurs, l'implication grandissante de la jeunesse inquiète Sarko et ses sbires. Ils savent que les étudiants ne sont pas freinés par le non-paiement des jours de grève. C'est pour ça qu'ils ont condamné Ségolène Royal incitant la jeunesse à descendre dans la rue. Ils ont parlé du danger qu'il y avait à manifester comme si CE gouvernement sécuritaire se trouvait justement défaillant quand il s'agit de manifestants. Ils ont proclamé que les jeunes ne savaient pas ce qu'ils faisaient, mais à contrario, ils savent assez ce qu'ils font pour être responsables pénalement de plus en plus jeunes !
On entend aussi la petite musique UMP déclamer que la démocratie n'était pas la rue, que les gens avaient élu des représentants pour prendre les décisions à leur place. Certes, mais les gens ont voté pour Sarkozy sur la base de son programme. Il se trouve justement qu'il défendait alors la retraite à 60 ans. En 2009 encore, il déclarait qu'il ne la changerait pas parce qu'il n'avait pas le mandat pour le faire et que, pour lui, cela comptait. Quand nos représentants vont à l'encontre de leurs engagements, ont-ils encore la légitimité démocratique pour agir ? Et dans ce cas, une élection vaut-elle un blanc-seing le temps de leur mandat, y compris quand ils vont à l'encontre de l'immense majorité de leurs électeurs ?
Belle notion de la démocratie. Et dans ce cas, la rue me semble bien plus légitime que nos élus godillots.
En conclusion, même si la bataille ne semble pas bien engagée, il faut continuer à lutter car le camp d'en face, celui du Fouquet's est à deux doigts de craquer. Entre les grèves dans les transports, la production de carburants, les journée de manifestation, les étudiants etc. C'est donc maintenant que ça se joue.
Dominik
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