18:00, tu quittes la tolérante République de Flandre direction Schuman.
18:00, les prolétaires attachés à la Commission Européenne quittent leur lieu de labeur pour regagner leur cossue villa à Waterloo, Lasnes ou Sint-Genesius Rode.
Sauf ceux qui louent un loft (2600€ par mois) rue Stevin, comme nous, ils ont rendez-vous dans l'accueillante librairie/ bar à vin/ salle de dégustation (panini, foccacia, piatti caldi,
insalate...) Piola Libri où, tout en grignotant, sirotant, conversant tapageusement, ils
peuvent assister au showcase de
Morena Brindisi et Adib Garti.
Initialement le programme prévoyait voce & piano, mais le pianiste Nicola Andrioli ( de Brindisi) doit déclarer forfait, d'autres obligations...
Morena Brindisi
( Milano), professeur de chant, adepte du soundpainting, ex-membre des groupes: Less is Groove, Krosmos, Martedi... et actuel membre de Progetto MAREA ou Progetto SUD , a trouvé un
digne remplaçant en la personne du racé guitariste/chanteur Adib Gati.
Ce garçon dirige son propre trio, spécialisé en bossa nova, il accompagne, également, le pianiste Pierre Anckaert, improvise avec le Miraat Project ou le Panopticon de Domenico Solazzo et
s'adonne au funk avec The Moolood Company.
19:05'
Dans un brouhaha multilingue, le duo lance une première salve de Brazilian jazz : 'Deixa' de Baden Powell ( pas le boy-scout, mais Roberto Baden Powell de Aquino).
Fluidité, raffinement, élégance... bye, bye Bruxelles, en route pour Copacabana.
Tom Jobim, le plus grand: 'Corcovado'. Merci Morena, des flashes d'Ellis Regina ou d'Astrud Gilberto s'imposent à ton cerveau.
Beauté et grâce intemporelles.
Une samba mélancolique de Vinicius de Moraes, un suave doublé vocal parvenant à te faire oublier les bavardages assommants de tes voisins.
Le rythmé ' Desde que o samba è samba' de Caetono Veloso.
Guitare frivole, shakers latino et voix aériennes, ne manquaient que les muses sculpturales du carnaval.
Le lyrique 'Nuvem Negra' de Djavam.
' Caminhos Crusados' des chemins de traverse parcourus nonchalamment.
Une lenteur aristocratique, Jobim: poète éternel!
Superbe.
João Gilberto, le rythmé 'E Preciso Perdoar', adapté par Jean- Louis Murat ('Pars') et pour mettre un terme au premier set 'Tarde em Itapoa' dont Gilberto
Gil et Toquinho ont fait une version brillante.
Courte pause, vin de Toscana et set 2!
' Um calo da estimação' Teresa Cristina, sur le soundtrack d'un film de Kaurismaki (Brasileirinho), une samba allègre à propos d'un gars ayant les pieds fragiles (sic).
Une seconde édition du 'Caminhos Crusados' toujours aussi romantique.
Quand la saudade occupe ton âme.
'Danca da solidão' Marisa Monte, on adore!
Un petit tour à Bahia avec l'ex- ministre de la culture Gilberto Gil ' Eu Vim da Bahia'. Toots Thielemans, présent, eût applaudi à tout rompre...
Toujours le roi Jobim ' Retrato em Branco e Preto'.... uma preciosidade!
Sortez les mouchoirs.
Pour rester dans le languide et la torpeur, un Caetono Veloso, 'Coração Vagabundo'
Meu coração não se cansa
De ter esperança
De um dia ser tudo o que quer...
Morena et Adib nous quittent comme ils ont commencé, par un Baden Powell vif et mélodique.
Merveilleuse alliance d'une voix grave et d'un timbre radieux sur accords de guitares subtils.
Belle performance.
Epouse et belle-soeur ravies, elles reviendront au Piola Libri!