Arrivée formidablement réussie pour l'ex sociétaire du Français dans le Théâtre Privé.
On craignait pourtant de la voir créer, à tord je dois l'avouer, une pièce un peu prétentieuse et faussement complexe (à l'image des premières oeuvres de l'auteur...), mais Florian Zeller offre ici à la comédienne une partition lui permettant de dévoiler au spectateur toute l'étendue de son talent. Et si l'écriture est un peu facile, parfois maladroite, souvent trop explicative, jeune en un mot, le sujet est fort bien choisi et la pièce très intelligemment construite.
Catherine Hiegel incarne donc une mère de famille désemparée devant le départ de l'appartement familial de ses enfants maintenant en âge de vivre leur vie, et plus particulièrement de son fils auquel elle voue un amour maternel plus qu'intense... Transposant visiblement celui qui s'est estompé au fil des ans entre elle et son mari qui maintenant la trompe allègrement.
Comment occuper ses journées, comment meubler sa vie, combler ces vides affectifs, quand pendant trente ans vous avez pris soin des autres ? Alcool et médicaments apparaissent alors comme une bouée de secours bien utile, jusqu'au retour à la maison du fils prodigue. Mais est-il vraiment revenu ? ou bien cette "bouée" a t-elle fait basculer la mère dans un "monde parallèle" ?
D'une infinie justesse, extrêmement touchante, Catherine Hiegel donne tout, conduit ce spectacle avec force, virtuosité, rigueur, et le porte au plus haut, accompagnée au mieux par Jean-Yves Chatelais, Clément Sibony et Olivia Bonamy, dans une ingénieuse, pertinente, méticuleuse et surprenante mise en scène de Martial Di Fonzo Bo qui a décidément beaucoup de talent.
On assiste là à du théâtre de très très belle tenue.
Courez-y !
Découvrez Catherine Hiegel est "La Mère" de Florian Zeller au Petit Théâtre de Paris sur Culturebox !
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