De nouveau – dans les neiges
vous vous entonnez un chant – et moi je m’éloigne
peu à peu dans les neiges (comme jadis : silhouette
s’obscurcissant dans la pénombre
quelque part de plus en plus loin) et une planche cassée fait saillie
là-bas – parmi les ruines
dans une cabane abandonnée (chantaient chuchotaient
puis
pleuraient il y a bien longtemps – et à ce qu’il apparaît
pour
le bonheur pas si peu) et plus loin la forêt
comme
en rêve
s’ouvre – et vous vous mettez à chanter
(quoiqu’il n’aurait point fallu
car n’est-ce pas tout est déjà fini)
vous continuez
(or même sans nous profondément murit déjà
reluisant d’or
l’éternité)
vous continuez
de plus en plus sourdement
à chanter
2003
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Achèvement du champ
à L. Iou.
Et là-bas au-delà du pont
conclusivement lointain –
simplement – « âme ! » comme si tenant de nous
de l’intérieurement-voyant –
de nouveau remué – par la mémoire
des phlox
d’autrefois... –
et par moments – comme
par quelque chose d’antérieur même à l’enfance ! –
et en elle (de loin et de jadis)
est celle-là silencieuse – qui se meurt
toujours
depuis peu
2002
Guennadi Aïgui, Toujours plus loin dans les neiges, traduit du russe et présenté par Léon Robel, Éditions Obsidiane, 2005, pp. 36 à 39
Guennadi Aïgui dans Poezibao
bio-bibliographie, décès (février 06), extrait 1, extrait 2, in notes sur la poésie
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