Une manifestation avec beaucoup de monde par un beau jour d'automne, ensoleillé. Deux cortèges, l'un massif, très long de la CGT, parti de Montparnasse, en direction de la Bastille, par le boulevard de Port-Royal, un peu triste, avec beaucoup d'employés municipaux, de salariés des DDE et de cheveux gris. Cela sent le sapin, me dit un voisin qui me parle aussitôt de Bernard Friot que son livre sur les retraites a beaucoup impressionné. L'autre allant vers la Bastille par la rue de Rennes et le boulevard Saint-Germain, plus coloré, plus chaleureux, avec les ballons et survestes oranges de la CFDT, les calicots blancs de la CGC-CGE, les nuages de drapeaux colorés de Sud et les bataillons massifs de FO et du PS.
Une manifestation calme, qui n'effraie pas les commerçants qui tout au long du parcours sont restés ouverts.
les ballons de la CFDT
les calicots blancs de la CGC
Une CGT très présente mais un peu… mélancolique
Sud, très coloré et vivant
La presse parle de la présence de jeunes. Je n'en ai guère vus, mais la manifestation était vraiment très longue. J'ai, par contre, vu des sans-papiers plus dynamiques que le reste du cortège CGT et, au coin du boulevard Raspail et du boulevard Saint-Michel, une trentaine de Rroms derrière une banderole qui ne manifestaient certainement pas pour les retraites.
Quelques slogans nouveaux. Le plus amusant est certainement ce "Retraites à 60 ans, I'm woerth it" qui associe en une même phrase le ministre chargé de la réforme des retraites et l'affaire Bettencourt. Mais il y avait aussi ce "Rêve générale" qui sentait son humour de 68 et ce "Je lutte de classe" qui faisant preuve d'un humour sans doute involontaire et d'une véritable profondeur philosophique associait l'individualisme contemporain et la lutte collective.
Ces grandes manifestations sont toujours l'occasion de scènes amusantes. J'en ai retenu quatre : une Jaguar mal stationnée et couverte d'auto-collants contestataires sur le parcours de la CGT que des centaines de manifestants ont photographiée, une malheureuse vache que la Confédération paysanne avait emmenée manifester, enfermée dans son van, le dazibao que des jeunes gens avaient ouvert sur un arrêt de bus RATP invitant les passants à le couvrir de commentaires et enfin cet ensemble de cornemuses qui jouait le long du cortège.