Université de Genève.
"Olivier s'interrogeait récemment ici sur l'origine de son manuscrit de Beaugency... Un chartiste vous dirait immédiatement la nature et la provenance de ce texte.
Comment ça marche ?Partant du principe qu'il y a unité d'écriture et d'ornements suivant l'époque (on n'écrit pas de la même manière au XII°, XII° et XIV°), la localisation (on ne calligraphie pas de la même manière à Paris, Mayence et Venise) et la nature du texte (on ne construit pas de la même manière un Bréviaire, un Psautier et un Évangéliaire); le paléographe est comme un marin qui cherche à déterminer sa position en fonction de la cote qui lui fait face. A partir des amers qu'il reconnaît, il lui suffit d'effectuer une triangulation à la règle de Kraft pour se situer sur la carte. Les amers du paléographe peuvent être la forme des lettres courantes, la manière des initiales, l'utilisation des couleurs, la nature du décor, &c. Seule la comparaison avec des éléments déjà référencés permettant d'aboutir à la conclusion (encore faut-il savoir ou chercher...). Je n'ai pas d'exemple à vous donner d'analyse sur un texte brut comme celui des 2 feuillets (Olivier, il va de soi qu'il s'agit de 2 feuillets et non d'un seul, la troisième colonne est impossible à imaginer car ou placerait-on la glose et les commentaires la concernant ? Et comme le dit Vincent quel serait le format... oblong ?), je vous livre une analyse que j'ai commandé (chacun son job) à un universitaire de mes amis, sur une très grande lettrine ornée qui sera vendue le 9 décembre dans la succession Garnier. Personnellement, je suis toujours déconcerté par l'apparente facilité de ce genre de travail comme par la quantité et la qualité des informations délivrées au passage.