Tel est le chiffre donné au mégaphone par l’intersyndicale à Niort, au terme d’une manifestation fleuve qui s’est dispersée devant le Conseil général, une nouveauté. Vingt mille ? Ca n’est pas impossible, le cortège était vraiment inhabituellement long, avec beaucoup de salariés du privé et, encore plus inhabituel, beaucoup de lycéens. Preuve que les potaches se projettent à (très) long terme. Je dirais que nous étions à coup sûr 15000 et dans le même temps, ils étaient plus de 3000 à défiler à Thouars.
J’ai souri en entendant des cégétistes scander quelque chose comme “Non à Sarkozy, non au FMI”. Quelqu’un, probablement un camarade socialiste, m’a soufflé que ces impertinents étaient des communistes… Pour une fois, j’ai aimé l’humour cosaque tellement là il portait le fer où ça fait mal : si le PS veut gagner les élections, va falloir que sur ce thème sensible de la réforme des retraites, il se montre mieux disant que l’UMP. Et à l’heure actuelle, rien n’est moins évident…
Les camarades socialistes, j’en ai bien vu quelques-uns ès qualités, crapahutant plutôt en queue de cortège, accrochés à leurs petits drapeaux à la rose au poing. Certains sont même arrivés piteusement après les anars et les trotscars, en petits grupettos lâchés par le gros du peloton. “C’est l’intersyndicale qui a fixé l’ordre de passage. On nous a mis plutôt vers la fin”, m’a expliqué sobrement le camarade premier secrétaire. Dans le cortège, je m’étais enquis à plusieurs reprises de la présence des militants socialistes. A chaque fois, on m’a répondu un peu fraîchement qu’en tant que tels, ils n’avaient pas s’afficher en pareil contexte et que oui, on en avait aperçu des socialistes mais loin derrière… Je suis sûrement tombé sur d’affreux staliniens sectaires. Il n’empêche, camarades. Il va vraiment vous falloir être bons sur ce chapitre… mais vous semblez n’être encore qu’illisibles !