Retraites : pour qui sonne le glas ?

Publié le 12 octobre 2010 par Marine8888

Les lycéens et les étudiants entrent dans la danse et dynamisent le mouvement de protestation. Un mouvement qui prend prétexte d'une réforme des retraites menée tambour battant et sans consultation qui mériterait ce nom par un gouvernement qui joue un contre la montre. Mais cette protestation va bien au-delà de la réforme des retraites, elle s'enracine dans un sentiment d'injustice flagrante et de déni de démocratie d'un chef de l'Etat plein de ses certitudes et se moquant de la rue comme d'une guigne. Si le mouvement se radicalise saura-t-il prendre la mesure de sa responsabilité ? Même pas sûr... 

Et pendant ce temps à l'Assemblée nationale, les députés présents... (combien ? mais aujourd'hui les absents peuvent toujours faire valoir la grève..) se vote la loi controversée sur l'immigration, qui étend notamment la possibilité de déchéance de la nationalité aux Français naturalisés condamnés pour meurtre d'agents dépositaires de l'autorité publique. Porté par le ministre de l'Immigration Eric Besson, le texte a été musclé après les préconisations sécuritaires du président de la République suite aux émeutes de Grenoble et aux incidents survenus dans le Loir-et-Cher en juillet.

Aujourd'hui, nous sommes le 12 octobre ... une sacrée date dans l'histoire de l'humanité, Survival International, le mouvement pour le peuple indigène, marque la journée de la Conquête de l’Amérique en faisant figurer au palmarès du ‘Top 5 de la honte’ les cinq multinationales les moins respectueuses des droits des peuples indigènes.

Ci dessous repris du site http://www.survivalfrance.org/

- GDF Suez. En partie détenue par l’Etat français, le géant énergétique GDF Suez est impliqué dans la construction du barrage de Jirau qui deviendra le plus grand ouvrage hydroélectrique du Brésil. La compagnie poursuit la construction du barrage en dépit des mises en garde des ONG dont Survival contre les dangers que représente le chantier pour les Indiens isolés qui vivent dans la région.

- Perenco/Repsol. La compagnie franco-britannique Perenco et le géant pétrolier hispano-argentin Repsol-YPF exploitent le territoire d’Indiens isolés au nord du Pérou. Parmi les recommandations de Perenco à ses ouvriers en cas d’attaque figure : ‘Effrayez-les, repoussez-les, ou dites-leur de rentrer chez eux’.

- Samling. Cette compagnie d’exploitation forestière malaisienne détruit les forêts des chasseurs-cueilleurs penan au Sarawak, dans la partie malaisienne de l’île de Bornéo. De nombreux Penan ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir érigé des barricades contre la compagnie. James Ho, chef d’exploitation de Samling a déclaré : ‘Les Penan n’ont aucun droit sur ces forêts’.

Wilderness Safaris. Ce tour-opérateur a récemment ouvert un lodge touristique de luxe dans la Réserve du Kalahari central au Botswana. Le lodge met à disposition des touristes une piscine et un bar alors que les Bushmen sont privés d’eau et interdits de chasse sur leur propre terre par le gouvernement. Andy Payne, directeur de Wilderness Safaris, a répondu à nos critiques en proférant : ‘Nous offrirons un verre d’eau à tout Bushman qui le sollicitera’.

- Yaguarete Pora. La compagnie d’élevage brésilienne est résolue à détruire de grandes zones forestières du Chaco paraguayen où vivent des Indiens isolé ayoreo. Les membres déjà contactés de leurs familles revendiquent un titre de propriété depuis 1993. Yaguarete a dû s’acquitter d’une amende infligée par le gouvernement pour avoir dissimulé la présence des Indiens, mais la compagnie a bien l’intention de continuer la destruction de la forêt.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Ces compagnies symbolisent tout ce que le Jour de Christophe Colomb représente – la quête de l’argent et du profit aux dépens de peuples qui veulent simplement vivre en paix sur leur propre terre. 518 ans après la conquête de l’Amérique et la décimation des Indiens qui s’est ensuivie, il est temps que les peuples indigènes soient traités avec plus de respect’.

Mais pour qui sonne le glas ?