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Comment la Suisse a (notamment) évité la crise grâce à un droit du travail souple et un âge de retraite élevé

Publié le 12 octobre 2010 par David Talerman

Tous les 2 mois, le Département fédéral de l'Economie publie un feuillet qui analyse une sélection d'indicateurs des pays de l'OCDE. Pour le dernier numéro, une analyse a particulièrement attiré mon attention : la relation entre le chômage, l'âge de la retraite et la flexibilité du travail des pays.

Le marché du travail suisse a bénéficié d'un âge de la retraite élevé et d'une certaine flexibilité de son droit du travail

Comment la Suisse a (notamment) évité la crise grâce à un droit du travail souple et un âge de retraite élevé
L'étude montre que le taux de chômage n'évolue pas avec la croissance économique d'un pays : dans les pays où la crise économique a été accompagnée d'une crise de l'immobilier (comme les Etats-Unis avec les subprimes ou l'Espagne avec ses programmes trop ambitieux de construction), on a observé des pertes d'emploi record, avec un impact direct sur le taux de chômage.

En revanche, dans les pays fortement exportateurs, comme la Suisse ou l'Allemagne, les pertes d'emplois ont été plutôt réduites.

Enfin, l'étude met en avant le fait que dans les pays où l'âge de la retraite est élevé, et où le droit du travail est souple (peut-on dire libéral ?), il n'y a eu aucun effet négatif sur l'emploi, bien au contraire. Tous les pays où la protection des travailleurs est importante (comme la France), le taux de chômage a fortement augmenté pendant la crise, et tout particulièrement les jeunes et les seniors, ainsi que les chômeurs de longue durée.

Quand le droit du travail est trop rigide, il accentue les effets de la crise

Les employeurs, qu'ils soient suisses, français ou allemands, ne sont pas fous : en période de crise ou en sortie de crise, lorsque la situation reste incertaine est instable, il vaut mieux éviter de prendre trop de risque et d'engagements financiers, tant que la situation n'est pas plus stable. Or, dans les pays où le droit du travail est trop favorable aux employés, et où ils sont notamment protégés du licenciement (comme c'est par exemple le cas en France, ou les indemnités de départ peuvent être colossales en comparaison de la Suisse), le recrutement devient un risque trop important.

Du coup, on recrute des intérimaires, des CDD ou pire, on ne recrute pas du tout. L'entreprise ne se relance pas comme elle le devrait, et elle attend que la période de crise soit passée pour le faire. Mais c'est souvent trop tard, et d'un point de vue de l'emploi, les personnes qui étaient au chômage et qui auraient pu travailler pendant sont restées inactives : non seulement elles ont elles-même perdu du pouvoir d'achat, mais sur le plan économique, elles sont restées une charge pour le pays et n'ont pas consommé autant que ce qu'elles auraient pu si elles avaient été employées. Un vrai gâchis qui paraît tellement évident qu'on se demande pourquoi tous les pays n'assouplissent pas leur droit du travail.

Un autre exemple que la France pourrait suivre à mon avis... Enfin, pour ceux qui ne le sauraient pas, la Suisse n'a que peu été touchée par la crise économique en 2009, selon les propres analyses de ses experts.

Source : Swiss OECD info

Et vous, que pensez-vous de ce raisonnement ?

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