Interface écologique et Web 2.0, même combat ?

Publié le 03 janvier 2008 par Isabelle Gauthier
Mathieu Collet
Conception d'interface
aucun commentaire Le terme d'interface écologique ne date pas d'hier (dans les années 1980, Vincente et Rasmusen évoquent un modèle de conception d'interface écologique), au contraire de celui de Web 2.0, très répandu dans la sphère Internet mais récent. Lorsque l'on s'intéresse de près au Web, il est quasiment impossible de passer à côté du Web 2.0 (voire 3.0) dont tout le monde parle.
Le Web 2.0 est une notion "fourre-tout" où on classe toutes les nouvelles mouvances du Web de ces dernières années, qu'elles soient technologiques, conceptuelles, ergonomiques, etc...
Si le Web 2.0 est très (trop) présent, il est indéniable qu'il a insufflé et insuffle encore un vent d'innovation tant sur le plan technique que sur le plan fonctionnel et ergonomique. Les interfaces 2.0 sont de plus en plus "proches" des utilisateurs : le contrôle de l'interface avec les technologies et méthodes de développement RIA, le User Generated Content avec la possibilité pour l'utilisateur de créer du contenu, etc. L'utilisateur ne subit pas l'interface comme cela a pu être le cas avant, l'interface est de plus en plus un réel outil de coopération.

Une interface écologique est une interface qui doit présenter le plus distinctement et visiblement (d'un point de vue perceptif, l'interface peut tendre vers la multimodalité (vision et audition)) possible les contraintes et degrés de liberté liés au contexte et à l'environnement de travail.

Le concept d'écologie fait ici référence à l'environnement de travail, le contexte dans toute sa globalité.

Le modèle de conception d'interface écologique (Ecological Interface Design) se base en amont sur :

  • la hiérarchie d'abstraction : analyse du domaine de travail
  • et le modèle SRK (Skills, Rules, Knowledge) : permet de définir les comportements basés sur les habiletés, les niveaux de règles et de connaissances.
Si l'interface facilite les comportements basés sur les habiletés et sur les règles dans les tâches familières, alors l'utilisateur disposera de ressources cognitives supplémentaires pour tout ce qui a trait aux connaissances, qui sont important pour gérer les événements non anticipés.

Ces deux outils d'analyse permettent d'offrir aux utilisateurs novices une interface facilitant l'acquisition des modèles mentaux qui généralement prennent plusieurs années d'expérience et de formation pour se développer.

Cela permet de définir avec exhaustivité et précision les contraintes et dégrés de libertés liés à l'environnement de travail.


(d'après Thierry Morineau GESTIC)

Alors pourquoi faire le lien entre interface écologique et web 2.0 ?

Si le Web 2.0 a pour objectif (implicite) de fournir à l'utilisateur une interface sur laquelle il a un contrôle de plus en plus important, alors n'a-t-il pas le même objectif qu'une interface écologique ? à savoir :

  • Lui fournir une interface de plus en plus intégrée dans son environnement
  • L'aider dans les tâches simples pour faciliter le traitement des informations et la résolution des problèmes complexes.

Mais la vraie question à se poser serait plutôt : est-ce que le Web 2.0 peut nous permettre de concevoir des interfaces écologiques avec encore plus d'efficacité ?

Une solution technologique n'est certes pas ergonomique en soi, en revanche les nouveaux modèles (qui ne sont pas toujours nouveaux) qu'amènent le Web 2.0 sensibilisent les utilisateurs à de nouvelles manières de faire, de représenter, de réfléchir dans le contexte d'une interface ce qui offre de nouvelles opportunités pour offrir des interfaces plus avancées à même de faciliter l'exécution de processus complexes.