Regardez les incitations personnelles : on pourrait appeler ça l’interprétation « Freakonomics » de la politique ou bien, si on est de tendance plus prétentieuse, l’interprétation Namierite.
La place de Barack Obama dans l’histoire est déjà assurée : que les Etats-Unis aient fait une avancée de 40 ans, partant de l’exclusion formelle des électeurs noirs, pour arriver à l’élection d’un chef d’Etat métis, est une histoire aussi extraordinaire que réjouissante. Son futur sera plus ou moins le même, qu’il serve encore deux ans ou bien six ans : une vie entière de conférences et de paraphages de livres qui fera passer les revenus de Tony Blair pour de la menue monnaie.
Pourquoi donc, dès lors, se soumettre à quatre années supplémentaires de privation de sommeil, de commentaires hostiles et de caricatures cruelles ? Pourquoi rater une grande partie de l’enfance de Sasha et Melia ? Pourquoi forcer Michelle à prolonger un style de vie que, à en croire ce que l’on en rapporte, elle déteste.
Il n’y a, après tout, plus grand chose qu’il puisse faire au sujet de son legs à l’histoire. Sa présidence sera définie par deux choses : sa réponse à la crise économique et ses réformes du système de santé. Je pense qu’il a eu tort sur ces deux points, mais il a beaucoup de supporteurs, et cette discussion ne sera jamais à proprement parler conclue à la satisfaciotn de tous. Un peu comme W. après la guerre en Irak, il n’y a rien d’autre qu’il puisse faire pour changer le cours du débat qui suivra. Alors, pourquoi donc prendre le risque de se faire jeter de son poste de façon ignominieuse?