Quand les usines lassent
Demanderont justice
Quant le métro de passe
Vomira
Gorges chaudes
D'Opéra à Bastille
Le nouveau Belleville de banlieue
Clamant sa colère de termites à bourgeois
Quand vos derniers tues mouches
En feront plein leurs frocs
Et tourneront casaque
Quand vos larves de pieds
De vos bottes à la face
Lèveront le crachat
Quand ceux qui vivent encore
Au delà de leur age
Comme un remord caché
En béquillant un peu
Iront manifester
Quand de vos cages à poules
S'éveilleront les coqs
Et feront de leur crête
Signe de ralliement
Quand le fichu de deuil
Servira de drapeau
Aux veuves du travail
Aux passibles de SMIC
Quand les dépositaires
Des médailles posthumes
Pour de bon
Et à leur propre compte
Déclareront la guerre
À vous
Oui vous tous qui vous targuez
De mots volés
Voleurs de républiques
Voleurs de libertés
Négationnistes d'égalités et de fraternités
Et en faites votre trompeuse devise
Notre miroir aux alouettes
Vous tous qui reniez vos fils
Le temps d'une révolte
Et ouvrez grands vos bras
Pour tuer le veau gras
Paternels patrons
Brillants de pacotilles
De gloires et de clairons
Et de héros bien morts
Sait-on jamais
Vous tous qu'un discours gonfle d'aise
Et mes des paravents
À vos idées reçues en héritage
Vous tous qui des clochers branlants
Ne savez qu'opposer
Cocoricos sonores
Et pets d'atoll
Quand la bataille tranquille et forte
Balayera tout
Vous prendrez la valise
Et filerez la route
Le nez dans le fossé
Pleurant sous d'autres pôles
Le travail et le pain
Patrons d'aujourd'hui
Immigrés de demain
Alors souvenez vous de Jules Vallès.