Magazine Humeur

Ça ne sent pas la rose au PS

Publié le 03 janvier 2008 par Leblogpolitique

Vous connaissez le Parti socialiste de l’intérieur ? Personnellement, j’ignore ce qu’il s’y passe, mais des amis proches m’en parlent. En mal.

Assister à deux débats participatifs, avec un œil un minimum objectif de journaliste pendant la campagne présidentielle, m’a donné l’esquisse d’une organisation sclérosée. Cette expérience printanière m’a aussi confirmé les ” on dit ” sur parti à la rose : attention aux épines au milieu de ce nid d’apparatchiks.

Devant l’urgence démocratique d’une UMP au relent populiste, qui a eu le mérite d’aller chercher des militants dans les zones délaissées par la gauche après des années d’assistanat et non d’emploi, des personnes opposées à une politique ultralibérale décident de s’encarter au PS. Une forme de résistance dans un parti où ils ont conscience que les « synthèses » de facade cachent une désunion totale. Un bel exemple, soit dit en passant, quand on prône la solidarité plutôt que l’opposition systématique - jeunes/vieux, actifs/chômeurs, villes/banlieues, etc. – chère au nouveau président de la République.

Mais le peuple de gauche, du moins ce qu’il en reste, décide d’investir 20 € afin de rejoindre l’opposition, qui ne dirige plus le pays depuis bientôt douze ans. Pourquoi ce choix ? La plupart répond que c’était l’alternative la plus crédible face à un Sarkozy proche du monde médiatique.

Les primaires au PS rappellent ce qu’il se fait depuis des lustres de l’autre côté de l’Atlantique. Choisir une femme, qui plus est jolie et rassurante avec une articulation digne d’une mère protectrice, ça n’a pas de prix… Un peu à l’image de la définition du socialisme. A en croire le dictionnaire Larousse, cette doctrine tend vers « une société idéale où règneraient l’abondance et l’égalité ». 

Là où le bas blesse, c’est que l’égalité n’existe qu’à travers l’appareil du parti. En somme, en bas de la pyramide, vous avez le droit de penser mais pas de parler.
Les éléphants du PS comptaient bien poursuivre sur l’immobilisme ancré dans les esprits de la majorité des 130.000 encartés début mars 2006. Sauf que, comme le rappelle Le Canard Enchaîné (du 2 janvier), « en novembre 2006, 218.771 adhérents avaient participé à la désignation de Ségolène Royal. […] Début 2008, au moment de la désignation de la reprise des cartes parles militants, leur nombre pourrait chuter autour de 150.000. »

Moralité : à ne plus écouter la base depuis des décennies, à critiquer sans proposer de vraies alternatives à un Sarkozy hyperactif, le Parti socialiste tourne en rond. Pour preuve, il va avoir du mal à écouler deux millions de tracts et de 500.000 affiches sur le pouvoir d’achat. L’opération “Tous sur le pont” lancée le samedi 8 décembre risque de faire plus de mal aux arbres que de faire du bien aux finances d’un parti toujours en quête d’un programme.


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