À première vue, Manon l'Escroc ressemble à un roman de gare peu sérieux, une parodie cochonne ou un pastiche grivois. Il n'en est rien. Une courte lecture suffit à se faire une idée.
Manon l'Escroc est un recueil de petits procès pittoresques que l'auteur prend plaisir à retracer.
Geo London a eu son heure de gloire dans la première moitié du XXème siècle. Journaliste, chroniqueur judiciaire, il a rencontré Capone (Deux mois avec les Bandits de Chicago) et relaté des procès d'exception (Maurras, Laval, Pétain). Homme d'esprit, ses "croquis" sont vifs et mordants : l'usage de dialogues et l'insertion de remarques moqueuses ou amusées y sont pour beaucoup.
Jugez-en :
Manon l'Escroc est le témoignage d'une époque, un exemple de littérature judiciaire peu consacrée de nos jours, à l'instar des illustrations pourtant souriantes de Georges Pavis.
Quant au fond, je me garderai bien de digresser sur l'âme humaine : "tout change mais rien n'amende" disaient les vieux normands...
Manon l'Escroc de Geo London aux Éditions de France, 1938.
Les oeuvres de Geo London sont toutes épuisées mais en fouinant un peu, on les retrouve facilement.
Pour ceux que la chronique judiciaire intéresserait, voici deux courts dossiers sur le sujet, subjectifs et complémentaires : celui de Pierrette Blanc sur le portail Persée et celui de la revue Droit et Société n°61/2005. Il existe également une association des journalistes de la presse judiciaire fondée en 1887.
- Monsieur -