Tous les deux à trois jours une femme succombe sous les coups d’un homme en France (157 en 2009). Toujours en France, près de 2 millions de femmes subissent des violences, des humiliations, des oppressions imposées par des hommes. Les conséquences sont à chaque fois dramatiques. Les femmes victimes souffrent de troubles émotionnels (dépression, boulimie, anorexie …), certaines se suicident. Et une partie meurt carrément sous les coups de leur conjoint. Parmi les victimes, environ 30 % ont été poignardées, 30 % ont été abattues par arme à feu, 20 % ont été étranglées et 10 % ont été rouées de coups jusqu'à la mort. Pour le pays qui s’entête à se dire « Patrie des Droits de l’homme » il s’agit non seulement d’un scandale, mais d’un crime national. Et pourtant, le silence des politiques de tous bords continue de rester assourdissant. Il existe bien, depuis Février 2010, une loi de plus sur le sujet dont le décret d’application est enfin sorti depuis quelques semaines. Mais cette loi ne porte que sur des mesures d’éloignement du conjoint violent et il est à craindre qu’elle ne soit pas plus efficace que ses précédentes. Bertrand Cantat a tué sa femme en 2003 à coups de poings. Il vient de sortir de prison au bout de quatre ans en bénéficiant d’une remise de peine, comme le prévoit la législation. Il a donc « payé sa dette », comme dit le discours populaire. Des hommes politiques sans conscience, comme Arnaud Montebourg (qui préfère réserver ses indignations à TF1) ou Noël Mamère (qui n'en est pas à une provocation près), trouvent d’ailleurs naturel que cet homme, qui a commis un homicide, puisse à nouveau se donner publiquement en spectacle. Bien qu’ayant effectivement « payé » sa dette, avec réduction, il n’en reste pas moins que cet homme a commis un homicide et que la discrétion était ce que l’on aurait pu attendre de lui. Mais il faut croire que c’est un sentiment qui n’existe pas chez ce genre d’individu qui ne comprend pas que sa présence sur scène est une injure à toutes les femmes victimes de violences masculines.