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Courts Métrages : L’Amour Propre / Pandore

Publié le 12 octobre 2010 par Mg

Kazak Productions présentait hier au Gaumont Opéra deux de ses courts métrages (ou moyen, selon les définitions..), un média peu plébiscité par les grandes salles commerciales. Voilà une petite ouverture vers la base du cinéma moderne, bien avant de voir les portes des longs métrages s’ouvrir…

L’AMOUR PROPRE
De Nicolas Silhol – 35min

Daniel Schwartz est l’humoriste du moment, genre Dubosc du côté obscur. Rires noirs et idées perverses, son show attire les foules. Mais Daniel est seul dans toute cette histoire, et la rencontre avec deux personnes intéressées (une fan, une journaliste) va précipiter son propre abîme personnel…

Nicolas Silhol cible une figure connue (les humoristes ont aujourd’hui les lumières braquées sur eux, mais ça aurait pu être un chanteur, un acteur..), perdue dans sa propre notoriété, entre hôtel d’une nuit et France profonde, entre son public et le système. Une belle figure incarnée par Xavier Gallais, face à ses deux muses d’un soir, Margot Abascal (incarnant une blogueuse?) et Ophélie Bazillou. Où l’être vulgaire et sûr de lui sur scène se décompose en coulisse… Ce qui n’est pas forcément loin de la réalité, toutes les personnes publiques sont elles identiques au quotidien? Pas à 100%, et il ne faut pas s’y tromper : après avoir jouer avec son public, l’humoriste ne rêve que de douceur et de calme. Difficile d’échapper à son image dans un monde bâti autour de son propre reflet. Jouant sur la sensibilité des êtres, et dans une tension extrême (impressionnant silence dans la salle!), L’Amour Propre promène son idée jusqu’au bout, où le final attendu mais pas si déprimant laisse la porte se refermer sur des êtres humains. On regrettera sans doute la trop grande théâtralité des choses, mais on appréciera le combat des sentiments.

+ d’infos sur : www.lunaprod.fr

PANDORE
De Virgil Vernier – 35min

Autre format (documentaire), même époque. Virgil Vernier fixe sa caméra devant l’entrée d’une boîte de nuit parisienne, avec la complaisance étrange des videurs. Et ce qui démarre par l’agitation du responsable de la porte (ironie des laisser passers ou non, des habitués et des exclus, très subjectif forcément…) finit par rejaillir sur les clients. Car avec un cadre fixe (ou presque), Vernier ne filme plus, mais regarde l’agitation autour de ce lieu de vie de la jetset parisienne (ce qui aurait pu être vrai pour d’autres clubs, d’autres endroits). La mauvaise foi, l’alcool, et autres substances, les tentatives d’amadouer, les jeux de pouvoir ou d’influence… Tout est démultiplié face au regard extérieur, éloigné. Difficile de ne pas se rappeler ses propres errances nocturnes! Difficile aussi de ne pas rire devant toute ce bling bling pour arriver à entrer (ou sortir) du lieu. Au final, ce sont bien les videurs à qui ont rends hommage, bastion impassible (parfois inamovible) face à la foule humaine qu’ils voient passer tous les soirs. Des travailleurs de la nuit en costumes et oreillettes, des juges de fête décidant qui dansera ou non. Assez sidérant sur le fond, simple sur la forme, Pandore laisse la boîte fermée pour mieux nous conter ce qu’elle contient. Un point de vue sur la société assez cinglant. Et drôle.


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