Amis du sarkozysme, vous avez sans doute, la semaine dernière, bu du petit lait - sans référence aucune à Notre Vénéré Derviche Tourneur évidemment - en regardant le documentaire polémique proposé par France 3 à une heure de grande écoute et fiévreusement intitulé, sans doute par goût de la subversion anarcho-syndicaliste "La Voie de Carla : un an dans la vie de Carla Bruni-Sarkozy". Chacun admettra que le réalisateur est audacieux, mais pas au point d'avoir réalisé la "voix" de Carla, ce qui pour une chanteuse aphone ne relevait plus de l'audace mais de la diffamation.
Assurément, la réalisation de ce documentaire a conduit à une irréparable pénurie de brillantine et de cirage sur la place de Paris et la sylve attenante, nous rassurant, chemin cirant, sur les desseins indépendantistes du nouveau président de France Télévisions. 25 images par seconde et 50 compliments à la minute suffisent à faire de ce documentaire un chef d'oeuvre d'astiquage qui ferait passer Michel Drucker pour un des douze salopards et Mireille Dumas pour une journaliste.
Marc Berdugo, auteur de ce brûlot documentaire dont la doublure son aurait aisément pu être assurée par Alain Bougrain-Dubourg, nous invite donc à suivre, et ce gratuitement, Carla Bruni dans les méandres de sa vie élyséenne et emperlousée. Au menu roboratif de cette fable consacrée à l'extinction du paupérisme après 23 heures aux abords du Faubourg Saint Honoré, des permanentes, des brushing, des causeries philosophiques entre premières dames sur la dernière collection Dior ou l'alcoolisme mondain, des métaphores-gâteries à la gloire du petit Nicolas et ses acolytes anonymes. En somme, une véritable incitation à légiférer au plus vite sur le droit de mourir dans la dignité dès lors que les souffrances du téléspectateur deviennent insupportables.
Dans un style aussi pudique que le fut la vie d'un membre de la…