Une silhouette
Ce mot vient d'un homme politique français, Étienne de Silhouette, né le 5 juillet 1709 à Limoges où son père Arnaud de Silhouette, originaire de Biarritz, était en poste, et mort le 20 janvier 1767 à Bry-sur-Marne.
Il fut chancelier de la maison d'Orléans, puis contrôleur général des finances de Louis XV en 1759. C'est lui qui inventa l'impôt sur les signes extérieurs de richesse (impôt sur les portes et fenêtres). Il voulut restaurer les finances en taxant les privilégiés et les plus riches. Il devint si impopulaire, que son nom fut attaché à ce qui était mesquin ou inachevé, évoquant l'état auquel ses mesures réduisaient ceux qu'elles touchaient. Il subit les critiques de la noblesse, et même de Voltaire qui jugeait que ses mesures pouvaient être justifiables mais ne convenaient pas à un temps de guerre ni à la situation politique française. Furent ainsi appelés « à la Silhouette », les culottes sans gousset pour y déposer son argent, ainsi que les portraits tracés puis découpés d’après l’ombre du visage, à la mode à l’époque.
Pour certains l’origine s’explique surtout par le fait que ses ennemis donnèrent son nom à des dessins le représentant en quelques traits, pour d’autres parce qu’Étienne de Silhouette s’amusait à dessiner les portraits de ses invités sur les murs de son château de Bry-sur-Marne.
À Genève, l’art de la Silhouette se popularise grâce à Jean Huber, qui œuvre sans dessin préalable. Ses « tableaux en découpures » l'ont rendu célèbre, de même que ses caricatures irrévérencieuses de Voltaire.