Résultats du 3ème trimestre : tour d'horizon d'avant-saison

Publié le 11 octobre 2010 par Apprendrelabourse.org

L'activité a été très réduite en cette première séance de la semaine, la bourse américaine connaissant aujourd'hui un jour semi-férié avec le Columbus Day durant lequel de nombreux opérateurs étaient absents. Volumes anémiques et très faible amplitude caractérisent la séance du jour sans évolution sur le plan graphique, le CAC 40 étant toujours rivé sur l'oblique baissière en attente de déclencheur dans une position indécise avec la formation d'un 3ème doji consécutif.

 

Le début de la saison des publications des résultats des sociétés cotées au titre du 3ème trimestre a été un peu tronquée cette fois, Alcoa, le N°1 mondial de l'aluminium qui donne le coup d'envoi habituellement a publié ses états comptables en fin de semaine juste avant les chiffres de l'emploi et est passé un peu au second plan d'autant que d'autres parutions l'ont devancé comme celles de Marriott ou de Monsanto.

Après les efforts réalisés durant la crise pour préserver les marges grâce à des coupes nettes dans les bugdets qui  ont permis un rebond conséquent de la productivité américaine, le marché est surtout attentif dorénavant au développement de l'activité des firmes. Les marges de manoeuvre en terme de réduction de charges se sont réduites. La croissance des profits revient donc se coller plus directement à l'évolution de l'activité. A cet égard, les résultats d'Alcoa sont jugés positifs malgré un bnpa (bénéfice net par action) de 0,06 $ contre 0,08 $ au 3T09 conforme aux attentes, les revenus trimestriels étant en progression de 15 % sur un an avec une perspective de croissance du marché de l'aluminium à 2 chiffres sur 2010.

→ Un peu tronquée et abordé sous un oeil un peu différent, ce début de saison des publications pour le 3ème trimestre se fait également dans un contexte assez rare, puisque 13 % des sociétés qui appartiennent au S&P500 distribuent des dividendes supérieurs au taux moyen servi par les obligations de ces entreprises (corporate), un record en 15 ans.

D'ici vendredi soir, c'est à dire après les publications d'Intel demain, puis JPMorgan, Google ou encore General Electric vendredi, une bonne part du sentiment sur les profits des sociétés aura commencé à se dégager. Après la hausse de 52 % des profits au 1er trimestre puis + 49 % au second principalement sous le coup de réduction de coûts drastiques et d'un effet de base favorable, la moyenne des analystes attend une progression nettement moindre à + 20/23 %.

Source : Decision Point

Les attentes des analystes correspondent à une valeur actuelle de marché de 12 fois les profits anticipés pour 2011, contre 17 actuellement pour le S&P sur la base des profits déjà déclarés au 2nd trimestre 2010 (Cf. tableau ci-dessus qui reprend l'historique des PER de l'indice large américain)

A 12 fois les profits anticipés, cela signifie que le marché à niveau identique reviendrait à son niveau de valorisation de 1988. Positionné depuis 15 ans dans une zone de forte valorisation (c'est à dire un marché 'cher' autour et au-delà du trait rouge) une telle valorisation le rapprocherait d'une zone où il est considéré comme 'meilleur marché' ou 'peu cher' (pointillés vert)

A suivre et à confirmer d'autant que les opérateurs se sont habitués depuis 4 trimestres à des taux importants de publication au-delà du consensus des analystes financiers particulièrement ces 15 derniers mois avec largement plus de 70 % des sociétés qui ont publié des résultats au-dessus des attentes, soit des niveaux constants plus vus depuis la période post-récession du début des années 90 (courbe ci-dessous)

Pour les toutes prochaines heures, les opérateurs seront surtout attentifs après-bourse à l'allocution de J-C Trichet à New York vers 18H00 demain suivie à 20H00 de la publication du compte-rendu du Comité de politique monétaire de la Fed du 21 septembre dernier qui avait vu se préciser un changement d'orientation (Cf.La Fed invoque indirectement le risque de déflation )

   √ Article publié ce week-end : Le taux de chômage élargi américain bondit à plus de 17%