Parmi tous les événements petits et grands qui ont ponctué mes récentes semaines, il en est un qu'il me déplairait de ne pas noter. Il s'agit de l'exposition collective "Identités architecturales- Identidades arquitecturais", à laquelle j'ai pu participer avec une série d'images consacrées aux travailleurs portugais sur les chantiers du Luxembourg. La soirée d'inauguration a eu lieu jeudi dernier 7 octobre à la Fondation de l'architecture et elle a attiré une foule de visiteurs qui, en plus du bonheur de participer à une manifestation culturelle de grande portée symbolique, ont été récompensés par une montagne de spécialités portugaises qu'avait préparées avec amour l'un des sponsors, le bien-heureux soit-il restaurant Welcome situé dans la rue du Canal à Esch/Alzette - ceci est un coup de pub assumé, ce restaurant est absolument à recommander!
L'exposition "Identités architecturales" a été lancé par un collectif de plusieurs architectes luso-descendants exerçant leur profession au Luxembourg. L'objectif était de porter un regard sur l'identité luso-luxembourgeoise au travers du prisme de l'architecture. Outre la présentation de certains de leurs projets, les architectes ont voulu élargir le champ de vision en invitant des personnes d'horizons divers à participer à l'initiative, des sociologues, des architectes d'intérieur, des jeunes et leurs éducateurs... et aussi deux photographes - Ricardo Vaz Palma et moi-même. Et c'est ainsi que les photos de Ricardo et les miennes se retrouvent exposées à la Fondation. Par ailleurs, différents workshops ont été organisés avec des jeunes. Enfin le 20 octobre, une conférence collective doit se tenir dans l'espace du CarréRotondes, en la présence notamment de l'architecte Miguel Cancio Martins.
Moi, cette soirée d'inauguration m'a ému. Non pas pour les pastéis de nata - pas seulement - mais surtout pour les connotations symboliques de l'. Voilà neuf architectes montrant leurs réalisations au Luxembourg. Neuf jeunes professionnels talentueux, bourrés d'idées et dynamiques, jouissant d'une réputation grandissante, et qui expriment bien tout ce que leur créativité peut apporter au pays qui est le leur maintenant. Mais des êtres qui n'oublient pas leurs origines pour autant. Leurs parents, peut-être, ont été les ouvriers et les maçons sur les chantiers des années 1970/1980. Que de sacrifices et d'efforts pour construire une nouvelle vie dans ce pays qui leur était étranger. Pour donner à leur progéniture une bonne base d'avenir. Avec les années et les enfants devenus grands et instruits, c'est toute l'image des Portugais du Luxembourg qui est en train de changer. Et ça me fait chaud au coeur de voir ça.
Il y avait comme ça une sorte d'euphorie dans l'air à la Fondation. On était heureux d'être là. Heureux d'échanger nos points de vue. Heureux d'être en vie.
Et heureux aussi, il ne faut pas l'oublier, pour avoir assisté avec ravissement à un mini-concert du duo formé par la chanteuse Sofia Ribeiro et le contrebassiste Marc Demuth. Qu'elle chante prodigieusement bien, et qu'il l'accompagne avec maestria aussi bien sur des airs de jazz, de bossa nova ou d'une reprise enflammée d'une chanson de Madredeus.
Exposition collective jusqu'au 31 octobre.