Il trouvait certainement curieux que nos cartes n’aient pas la même date d’échéance.
Je dois remercier, ici le voleur de mon portefeuille, qui m’avait obligée à refaire tous les papiers, portefeuille dérobé en plein centre ville, à la sortie d’une grande surface, retrouvé, 10 semaines plus tard, au complet, sauf l’argent à 50 mètre en face sur une poubelle du MACDO. Il faut savoir que l’on a 8 semaines (2 mois pour les refaire)
Affolement, comment faire ? le guichetier :” avez-vous un passeport ? “nous : “of course à la maison”. Aussitôt dit aussitôt fait, nous rappelons l’ami qui avait eu la gentillesse de nous déposer, afin qu’il revienne et reparte avec mon mari pour chercher le passeport. Nous convenons que s’il ne revient pas à temps je partirais toute seule, tout est payé d’avance ce serait dommage de perdre le voyage.
Petits tracas, car mes produits de maquillage, de démaquillage et mes chaussures sont dans la valise de mon mari. Dans la mienne il n’y a que mes vêtements. Comme dirait BL “C’est normal qu’elles soient plus embêtés que les hommes pour boucler les valises, même sans revoir l’historique, juste la sociologie ou l’observation suffisent. Au coin de Rivoli, par exemple, si on fait le décompte pompes de mec / pompes de gonzesses en regardant les devantures on s’aperçoitque le rapport est grosso modo de un a dix et même plus cher. Puisqu’on a à peu près tous le même nombre de pieds, on en déduit que c’est plus dur pour une femme de trouver chaussure pour son pied, et qu’il faut en acheter un nombre conséquent et surtout en emporter, on ne sait jamais, il peut arriver un coup dur ….”
L’ami, qui était sur le trajet du retour arrive, mon époux repart avec lui, il y a 30 km à parcourir en tout, c’est jouable dans le temps qui reste.
Moi je suis partagée, entre la déception de partir seule, et l’éventuel plaisir d’acheter de nouvelles chaussures…
Arrive l’heure d’embarquement, ma moitié est là souriante, à l’heure pile, avec son passeport en cours de validité.
Le vol s’effectue sans problème et nous gagnons notre hôtel.
Le lendemain matin, nous partons à la découverte du parc Güell qui est l’une des réalisations de l’architecte catalan Antonio Gaudí. Nous sommes presque seuls, une aubaine. Moi avec ma camera, mon mari avec son APN, comme des touristes lambda. Nous débouchons sur une vue magnifique, où le fameux banc en pierre colorée se prélasse devant nous. Aussitôt nous nous mettons en position de photographier, filmer. Tout d’un coup, venu de je ne sais où, un liquide verdâtre, nous asperge tous les deux, Moi je pars d’un éclat de rire. Car nous ressemblons aux petits hommes verts, et quand on fait référence à notre patronyme, cela prend toute sa saveur !
Arrivent 2 jeunes gens compatissants, munis de kleenex, de gourdes d’eau.
Ils tentent de nous nettoyer du mieux possible, chacun s’occupant de l’un de nous deux. Ma doudoune passera à la lessive, mais la veste et le pantalon de mon mari sont bons pour le pressing.
Nous continuons notre promenade, un peu gênés par notre aspect skinhead … Puis nous allons déjeuner, avant d’attaquer la Sagrada Familia.
Nous nous reposons sur un banc, pour digérer, là s’approchent des jeunes gens, pour nous présenter des livres. Un passant s’en mêle et nous dit de nous méfier, car nos appareils photos et caméra sont visibles et cela attire les voleurs.
Nous allons à la Sagrada Familia, mon mari prend un audio guide, il est seul au guichet, il doit faire l’appoint pour de la monnaie. Moi j’avais chargé le guide sur mon téléphone. Au bout d’un long moment, je me rends compte que mes commentaires sont très insuffisants et qu’il vaut mieux que je prenne aussi un audio-guide.
Je retourne vers les guichets, la dame me reconnaît et me dit « vous n’avez pas besoin de laisser une caution, votre mari a laissé la sienne, c’est suffisant » je trouve cela très aimable et ne suis pas plus étonnée que ça.
L’après midi se passe fort bien.La visite terminée, nous décidons de nous désaltérer dans un café. Au moment de régler l’addition, mon mari passe par toutes les couleurs «je suis fou ? je n’ai plus un kopeck dans mon porte billet »J’avais régler le déjeuner, le seul moment où il a touché à son porte monnaie c’était au guichet des audio-guide.
Il faut ajouter que le matin même, prudent il m’avait dit « donne-moi une partie de l’argent, au cas où tu te ferais voler …. »
Prudente, j’en avais laissé la plus grande partie dans le coffre de l’hôtel, et n’avais sur moi que ce qu’il fallait pour l’après midi. Comme on dîne tard en Espagne, je pensais me réapprovisionner pour le soir.
Les jeunes gens si serviables ou les guichetiers si aimables ? toujours est-il qu’il nous manquait 200 € et qu’il n’était plus question d’augmenter le stock de mes chaussures.
photos de l’auteur