"Nos voitures automatisées, dirigées par des opérateurs formés, ont conduit de notre siège de Mountain View à Santa Monica et jusqu'à Hollywood Boulevard (à Los Angeles). Elles ont descendu Lombard street (fameuse pour sa pente et ses virages à San Francisco), traversé le pont du Golden Gate, parcouru la route le long de la côte du Pacifique, et même sont allées jusqu'au Lac Tahoe", a expliqué un ingénieur de Google sur le blog officiel de la société.
"Au total, elles ont accumulé plus de 140.000 miles" (224.000 km), a ajouté cet ingénieur, Sebastian Thrun, présenté par le New York Times comme le co-inventeur du système de plans illustrés en photos Street View.
Pour Google, cette initiative, qui "en est tout à fait à un stade expérimental", s'inscrit dans l'esprit qui a présidé à la fondation du groupe en 1998 par Larry Page et Sergey Brin: "ils voulaient aider à résoudre de vraiment grands problèmes par la technologie. Et l'un des grands problèmes auxquels nous travaillons aujourd'hui, c'est la sûreté et l'économie des voitures. Notre but est d'aider à éviter des accidents de la circulation, libérer du temps, et réduire les émissions de carbone en changeant fondamentalement l'usage de la voiture".
Les voitures, d'après le New York Times, sont six Prius de Toyota et une Audi TT. Elles sont équipées de caméras vidéos, de radars et d'un capteur laser leur permettant de percevoir le trafic environnant, ainsi que de cartes détaillées pour atteindre leur destination. "Tout cela est rendu possible par les centres de données de Google, qui peuvent analyser les énormes quantités d'informations réunies par les voitures", a expliqué M. Thrun.
Le groupe internet a précisé que par souci de sécurité, un conducteur restait toujours assis derrière le volant de ces voitures automatisées, afin de pouvoir en prendre le contrôle si nécessaire, qu'un informaticien restait à bord pour vérifier le bon fonctionnement des systèmes, et que les forces de la police locale étaient toujours prévenues. En outre, le trajet fait l'objet d'une mission de reconnaissance préalable dans une voiture normale afin de rassembler les données (signes de la route etc.) permettant à la voiture automatisée de "reconnaître" sa route. "Le seul accident (..) est intervenu quand une 'Google car' s'est fait emboutir à l'arrêt au feu rouge", d'après le New York Times.
"Selon l'Organisation mondiale de la santé, il y a plus de 1,2 millions de morts chaque années dues à des accidents de la route. Nous pensons que notre technologie a le potentiel de réduire ce chiffre, peut-être de moitié", a ajouté M. Thrun. L'idée, ont expliqué des ingénieurs au quotidien new-yorkais, c'est que puisque les voitures automatisées suppriment le danger d'un conducteur ivre ou somnolent, elle sont plus sûres. Du coup, "la technologie pourrait doubler la capacité des routes en permettant que les voitures soient conduites à la fois de façon plus sûre et plus rapprochée". Les voitures pourraient être plus légères, ayant moins besoin de résister à des accidents, ce qui réduirait leur consommation de carburant. Le style de conduite tout sauf nerveux bénéficierait aussi à la performance de consommation. Enfin, à terme, dans la vision de M. Thrun, on pourrait envisager la création de "trains de la route" qui réduiraient nettement le nombre de trajets individuels grâce à des véhicules automatisés.
Source : AFP