Comme tout le monde - je crois - j'ai été sidéré par la décision du juge.
Déjà sur les 4,9 milliards de "dommage et intérêts" que réclame la Société Générale, la si bien-nommée!
Ça se sait moins et pour cause, la SG ne s'en est pas trop vantée, les assurance avaient dores et déjà dédommagé la SG de ses pertes à hauteur de 1,7 milliards d'€s (env.). Cette sous-affaire est en cours d'examen, nul doute qu'elle révèlera d'autres truculentes surprises.
Quoiqu'il en soit, J. Kerviel est bel et bien dans l'impossibilité de payer cette somme. Alors pourquoi exiger de lui un tel montant quand on sait au départ qu'il ne pourra pas la payer?
Pour répondre à cette question, il faut remonter en amont de l'affaire...
Le Droit français, dans ses textes, n'a jamais intégré la possibilité de poursuivre l'état ... Si cela était, il eut été possible de faire citer l'état français sur le banc des accusés. Si cela était, c'est la philosophie capitaliste française même qui aurait été mise en accusation.Techniquement donc, il aurait été fait le procès d'un état non seulement mais de sa philosophie, sur la base - à minima - de "mauvaise gestion".
A part peut-être pour les staliniens les plus acharnés, une tel procès est impensable. En ceci que la France entière est un pays capitaliste, son GouvT, ses gouvernants ... et ses Habitant-e-s! L'état étant représentatif du peuple, élu par lui, encouragé au moyen de ses élections, il eut convenu donc d'instruire le dossier contre la Nation et non plus seulement son GouvT...
Voilà pourquoi on ne saurait faire de procès politique, voilà pourquoi le procès en correctionnelle de JK s'impose.
Sauf qu'il faut absolument faire le procès de quelqu'un. La loi française l'exige !!!
Dans un état dont l'économie est excédentaire, un tel procès n'aurait jamais fait couler la même quantité d'encre. Dans la nôtre qui accuse une dette publique de près de 1 400 milliards d'€s, il faut un pilori et quelqu'un pour l'y clouer. C'est le rôle dévolu à J. Kerviel. Rôle symbolique s'il en est du "sous-fifre" qui paye pour sa hiérarchie.
De mon humble point de vue, toute cette "affaire" consiste en une leçon... Le GouvT dans le rôle du prof, les français dans celui des élèves qui n'admettent le capitalisme que lorsqu'il produit des "réussites"... La France faire l'apprentissage culturel de " la perte", en l'occurrence: la plus difficile de toutes !
Toujours vu de ma petite lucarne, les tractations à venir porteront sur "qui va payer"? J.K.? La SG? Ses actionnaires?
... Le peuple français au nom de l'égalité?
De toute évidence, la SG ne payera pas... Obligation morale est faite à une banque -symbole de l'état capitaliste soutenu par l'état et donc par la nation - de gagner de l'argent. A plus forte raison qu'on sait les relations morale et politique qu'entretiennent état et banques.
Les actionnaires... Se sont constitués partie civile... Hors de question donc qu'ils fassent les frais des 4,9 milliards d'€s à eux tout seuls.
... Ni J.K. non plus, on l'a vu. La suite de ce procès portera davantage sur des questions de chiffres et donc de qui payera la note... Lequel procès en cassation n'apportera des réponses que sur des questions d'argent et de techniques bancaires. La question des principes, elle, n'ira probablement jamais en Conseil d'État.
... Et quand on sait que la Justice n'est jamais entièrement ni complètement indépendante parce qu'organisationnellement soumise au GouvT ... Au nom du Peuple Français !!!