Au Brésil, la guerre entre les deux candidats du second tour (Dilma Rousseff et José Serra) fait rage. Pour salir l’image de l’autre, tous les moyens sont bons. Lors du débat télévisé avant le second tour, Dilma Rousseff n’a pas hésité à accuser son adversaire d’être un "pion entre les mains d’investisseurs étrangers responsable des privatisations réalisées dans les années 1990". De son côté, José Serra, le candidat du Parti social-démocrate brésilien, a remis un coup sur son positionnement pro avortement et sa vie religieuse : "Vous avez défendu l'avortement puis vous avez changé de position. C'est la même chose à propos de Dieu. D'abord, vous ne savez pas si vous êtes ou non croyante puis brusquement vous devenez pieuse".
Pourtant, malgré cette bataille, il y a un sujet sur lequel les deux candidats ne s’affronteront pas : la corruption. Et pour cause, l’ensemble des partis brésiliens est touché par le phénomène. Un moyen d'éviter de sortir les cadavres du placard. Selon une estimation récente, près de 5 % du produit intérieur brut (PIB) brésilien est perdu dans la corruption. Au cours du mandat de Lula, le Parti des travailleurs (PT) avait été accusé d'avoir versé des pots-de-vin aux députés d'autres partis pour s'assurer leur soutien au parlement.
Chute de 18 % en 8 ans
Pour le sociologue Luiz Eduardo Soares, cette affaire est à relativisée par rapport aux scandales plus "classiques" qu'a connus la démocratie brésilienne. Selon lui, les responsables du PT n'ont pas cherché à s'enrichir personnellement, mais à faire passer des lois qu'ils estimaient nécessaires pour le développement du pays. Autrement dit, la fin justifierait les moyens.
Si cette interprétation est à nuancer, il faut néanmoins constater que la corruption à légèrement baisser au Brésil depuis l’arrivée de Lula au pouvoir. En huit ans, la corruption a baissé de 18 % selon l’indice réalisé par Transparency International. Mais il reste encore du chemin à faire…