conte du Poitou (N°2)

Par Dubruel

Conte du Poitou(2ème épisode, interdit aux plus de 6 ans))

 Toujours inclus dans cette superbe saga de « balourdises »!

 La Ramée, aveugle, est abandonné dans une forêt.

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-« Mais qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Les bêtes féroces vont me manger, sans doute ! Il monta sur un chêne. Et aussitôt, voilà qu’un ours arrive, puis un loup et un renard suivent de près.Ces bêtes féroces viennent tous les ans sous ce chêne. Ce jour-là, c’était une fête pour eux. Ils faisaient un bon repas puis ils se racontaient ce qu’ils avaient vu dans l’année.

Alors l’ours dit au loup : « Voyons loup, qu’est-ce que t’as de nouveau à nous raconter ?

-« Ah ! dit-il ; tout plein de jolies affaires. Si un homme savait ce que je sais, il ferait peut-être sa fortune. A Paizé-le-Sec, près de Chauvigny, ils n’ont jamais d’eau ; et il y a une bonne fontaine à faire. Il y a l’ormeau qui est sur la place ; il n’y aurait qu’à l’arracher, il y a là une bonne fontaine, de quoi abreuver tout le bourg.

Et toi, l’ours qu’est-ce que tu sais ? »

 -« Ah ! il dit, il y a la fille du baron de Naintré (près de Châtellerault) qui est dans la fin (à l’agonie) et elle ne serait pas difficile à sauver. Dans son lit, il y a quatre crapauds, un sous chaque pied, et c’est ce qui lui fait sa maladie ; et celui-là qui pourrait y aller, ôter les crapauds, elle serait guérie.

Et toi le renard, que sais-tu ? »

 « Ah ! dit-il, i sais quelque chose qu’est ben moins loin que ça, moi ! vous voyez ben ce chêne que je sons dessous ? Y a quelque chose dessus qui n’a pas de prix !

(La Ramée écoutait)

Le renard reprit : « la mousse qu’est après ce chêne, pour le monde qui ont perdu la vue, ils n’ont qu’à en prendre, à se frotter avec, ils verront clair. »

Puis les bêtes se quittent. Quand les bêtes sont parties, La Ramée prend de la mousse. Il se frotte les yeux une première fois : il commence à apercevoir un peu le jour ; en reprend une deuxième fois, il se frotte encore les yeux, et il voit tout à fait clair.

Il mit de la mousse dans sa poche et courut les villages et offrait de rendre la vue à ceux qui étaient aveugles.

Dans un bourg, il trouva un monsieur aveugle qui lui offrit 100 000 francs, s’il voulait le faire voir clair. La Ramée le guérit. Et quand il eut ses 100 000 francs, il alla à Paizé-le-Sec. Il trouva le maire et lui dit :  « je ne comprends pas qu’il n’y ait point d’eau ici avec une si belle fontaine qu’il y à faire. Si vous soulez me donner 20 000 francs, je vous ferai ouvrir belle fontaine au milieu du bourg. »

Le maire en parla aux conseillers et ils sont tous tombés d’accord. Ils lui ont donné 20 000 francs. La Ramée fait arracher l’ormeau qu’était sur la place. Il s’y trouva une belle fontaine.

 Ensuite, La Ramée se dirige à Naintré et va trouver le baron, s’offre à guérir sa fille.Le baron lui dit : « Mon ami, si vous pouvez guérir ma fille, je vous la donne en mariage. »Alors, La Ramée s’offre de la guérir, mais sous condition qu’il fallait qu’il couche dans la chambre de la jeune fille. Le baron accepte.

Le premier soir, vers minuit, La Ramée allume la chandelle, lève le pied du lit et le carreau que ce pied était reposé dessus, trouve le crapaud et le jette par la fenêtre.

Le lendemain matin, la jeune fille se trouvait un membre débarrassé. Le père était joliment content ! La Ramée continue : le deuxième soir, il jette le deuxième crapaud et ainsi de suite. Le quatrième jour, la fille était complètement guérie.

 Il a fallu faire le mariage.