Extrait d'un excellent article de Liang Shao dans le magazine en ligne Reflets de Chine.
"Dans les pays développés tels que la France, que se passe-t-il depuis 1989, l’année de la chute du mur de Berlin ? Le seul mot d’ordre est, libéralisation des marchés publics. Le service public comme l’éducation nationale, la retraite et le soin sont grignotés petit à petit par des insatiables cosmocrates. Les gens croient, à force de matraquage médiatique, qu’en démocratie, les droits politiques priment sur les droits économiques et permettent ainsi à une amélioration des conditions humaines. Mais quand l’espace politique qui est national, ne coïncide pas à celui économique qui est globalisé, quel pouvoir politique est capable de défendre l’intérêt public de ses concitoyens ? L’aveu d’impuissance d’un ancien premier ministre français – pourtant, dit de socialiste – devant le dégât social causé par la globalisation économique : « L’État ne peut pas tout » -, est un démenti éclatant de cette prétendue supériorité du droit politique. Aussi longtemps qu’existe un rapport ambigu entre la démocratie et le marché libre comme l’a souligné N. Chomsky dans « Idéologie et Pouvoir », l’idéal démocrate – le pouvoir au peuple -, est travesti, manipulé et violé par ces « cosmocrates » dont l’unique ambition est la domination du monde par le pouvoir de l’argent.
Les USA, dans leur politique étrangère qui consiste à piller les ressources naturelles dans le monde entier – à main armée ou de manière subversive à travers les différentes ONG, ont officiellement créé des organisations telles que la CIA, le NED, Albert Einstein Institution, la Radio Free Asia… Au nom de la liberté – non pas pour le peuple local, mais pour les « cosmocrates » dans leurs business sanguinaires -, au nom de la démocratie, ils envahissent quand ils peuvent, ou par moyen de subversion en donnant des subventions aux ONG locaux. N. Chomsky a longtemps mis en lumière cette politique étrangère des USA, d’apparence oh combien noble dans la promotion des droits de l’homme, mais le vrai but, n’est que d’éradiquer, tout ce qui a connotation communiste ou socialiste. Cette politique porte un nom, « enlever les pommes pourris » (N. Chomsky). L’Amérique latine, les pays de l’ex Union soviétique, les Balkan, l’Afrique, l’Asie centrale,…, sur tout le globe, cette politique est à l’œuvre avec la bénédiction et concours de leurs alliées, les pays dits démocratiques du « monde libre ».
Promotion de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde ? L’« aide » aux pays pauvres, mais démocratiques, par des pays riches est d’environ de 50 milliards dollars US par an, mais le retour des bénéfices liés aux dettes judicieusement gérées par la FMI et la Banque Mondial dont les patrons sont comme par hasard un américain et un Européen, s’élèvent à plus de 500 milliards ! La guerre d’idéologie ne sert qu’à la guerre économique dont les pays pauvres ou en voie développement, n’ont aucun moyen de se défendre. Sauf la Chine.
La Chine, après un siècle de guerre, de domination étrangère, d’humiliation et d’aliénation par les ancêtres de ces pays démocratiques dont les descendants se sont refait une santé morale en la croyance à et au prosélytisme de cet humanisme qui n’a jamais eu lieu, essaie d’abord d’exister avec dignité dans ce monde de fauves et prédateurs féroces, ensuite, depuis 30 ans, se met au travail afin que la population ne souffre plus de faim. La Chine ouvre ses frontières, mais garde le contrôle des secteurs stratégiques et très fragiles, en protection contre ces prédateurs cosmocrates, comme l’avaient fait tous les pays développés au début de leur décollage économique : par exemple la France, l’Allemagne en fin de 19e siècle, les USA au début du 20e siècle. Les résultats sont là : le classement en puissance économique est passé de la fin de queue en seconde place au monde ; plus de six cents millions de personnes sont sorties de la pauvreté et de la misère. Le système politique – un pouvoir central fort et capable de gouverner – , donne de plus en plus de droits et de libertés à ses concitoyens, de vrais progrès pour ses populations en droits de l’homme. Mais il est aussi vrai que lié à l’enrichissement du pays, de nombreux nouveaux problèmes sociaux existent – aucun système politique au monde n’est parfait. D’ailleurs, l’expression libre s’exerce dans les lois et cela reste vrai dans tous les pays du monde. Par exemple, dans aucun pays du monde, nous n’avons le droit d’appeler au meurtre.
Mais ce système politique chinois et son modèle de développement économique ne se soumettent pas aux commandes des puissants actuels. Les Chinois bousculent l’ordre mondial et gênent les actuels maîtres du monde. Dans le but de sauvegarder leurs suprématies de contrôle sur les marchés du monde entier, de gagner sur tous les plans la guerre économique contre les intérêts de peuple chinois, ils se donnent dans la guerre de subversion idéologique, drapés de costumes d’humanistes. Les « intellectuels humanistes militants », mais bien bourgeois, par leur sécheresse d’esprit et faute de pouvoir réduire la montée de misère et la dégradation des conditions humaines dans leurs propres pays, ils se donnent dans le concert de ces promotions « humanistes ». Au fond, repus de caviars, ces agissements sur le parvis de droits de l’homme à Paris ou de apparitions récurrentes dans des journaux ou télévisions leur donnent un peu de « paix » sur la conscience.
Quant aux dialogues, entre les peuples permettant à une meilleure compréhension mutuelle et l’entente entre les peuples – une vraie paix -, par exemple le Premier Forum Euro-chinois de Culture de Haut Niveau tenu le 6 et le 7 octobre à Bruxelles, il est passé complètement sous silence par les grands médias, black-out total. On ne dialogue pas, on fait la guerre ! L’expression est libre dans les pays démocratiques, mais avec quel support ?
Cette guerre économique, déclarée sans l’avale de peuple d’aucun pays du monde, met en compétition les peuples d’en bas qui doivent d’ailleurs payer les dommages collatéraux qui sont des crises économiques – sauf en Chine -, dégrade les conditions humaines dans tous les pays développés, dans les pays pauvres. Quelque soit le beau slogan teinté d’un semblant d’« humanisme », les peuples d’en bas ne sont pas dupes. Il suffit de voir les réactions de dégoût de ce prix Nobel de la paix, millésime 2010.
J’ai soulevé deux commentaires des lecteurs d’un journal citoyen en ligne en France, Agoravox, suite aux nombreux commentaires d’indignation après un article d’apologie de ce prix par un « philosophe » du nom de D.S. Schiffer :
« Après la farce de la désignation d’Obama, l’auteur se félicite de la désignation d’un dissident Chinois. Les prix pour des dirigeants occidentaux d’un côté (Obama, Kissinger, Carter, Al Gore), et d’autre part pour les contestataires des pays ennemis (Sakharov, Lech Valesa, Vaclav Havel…). Sans doute une objectivité bien comprise. Il s’agit donc du Nobel pour la Paix occidentale. À quand un prix pour le reste du monde ? … »
« Difficile de faire mieux que l’un ou l’autre commentaire, mais je voudrais quand même rappeler qu’on a la chance qu’en Chine tous ne pensent pas comme nous. Je ne sais si nous sommes réellement beaucoup plus libres de dire beaucoup plus de choses que les Chinois de Chine, le fait est que nous ne savons pas grand-chose. Tout récemment, un de mes amis faisait tout un plat parce que des investisseurs chinois avaient conclu des accords avec des dirigeants grecs. La télévision a parlé d’un cheval de Troie, etc.. Mais cela fait trente ans au bas mot que des investisseurs occidentaux font la pluie et le beau temps dans ce qu’on appelle des zones franches en Chine. Je ne pense pas que cela ait fait l’objet de beaucoup d’articles très critiques, ni d’une critique sévère de la part de la télévision. Enfin, vraiment pour tout dire, je crains qu’une démocratisation, ce ne soit surtout un moyen d’empêcher le peuple chinois d’affronter une propagande qui sous couvert de la liberté d’expression renvoie surtout à des amalgames et à une forme de censure. »
L’attribution de ce prix Nobel de paix à Liu Xiaobo, au mépris de la souveraineté chinoise, a au moins un mérite. Elle éveille la conscience du peuple. Elle nous a permis de comprendre la vraie nature de cette guerre économique et idéologique."