…Pour la galaxie Ososphère !
Strasbourg – dernier week-end de septembre – 2010… Comme tous les ans, a lieu à La Laiterie et dans les environs un festival dédié à la culture numérique. Il est ludique, festif, décalé et se remet en question, la preuve cette année ! Cette fois, c'est la surprise, les organisateurs ont décidé de transformer ce festival et devraient proposer des événements tout au long de l'année. Curieuse de voir ce que ça donnera (et cela, même si la curiosité est un vilain défaut…) !
Carte postale éditée à l’occasion du festival Ososphère, édition 2010/ 10092101 – vue de Strasbourg/ L’Ososphère must be built /Design SA|M|AEL – Impression Série-K
Après une semaine de boulot, pourquoi ne pas se changer les idées et aller voir l'un ou l'autre des concerts ? Avec des gâteaux à faire pour le lendemain, je trouve plutôt bien que les réjouissances d’Ososphère ne débutent qu'à 23h30 en ce vendredi soir… Bonne surprise que ce concert de Chloé… Elle crée une musique pleine de subtilité avec son ordinateur (eh oui, c'est souvent comme cela qu'on fait de la musique dans ce festival), elle joue avec les sons et les images quasi hypnotiques projetées dans son dos. On ressent la musique, elle parcourt les corps et me donne envie de bouger et danser même s'il s'agit plus d'un désir d'onduler que de sauter dans tous les sens ! Transcendant. Puis d'autres concerts, mais je les ai moins aimés…
Carsten Nicolai, Moiré Film, 2010 / Œuvre présentée dans le “Foyer-Bar” de l’Aubette / Photos : C.R.
Le lendemain, journée merveilleusement étrange, entre rock, rencontres, musique électronique et vadrouille… Ainsi, après le concert d'un groupe de rock strasbourgeois (“Dolls Can't”, très prometteur…), on file à l'Aubette, place Kleber, afin d'assister à un concert pour Dreammachines. Arrivées en avance, nous en profitons pour voir “l'exposition” qui accompagne le festival cette année.
Carsten Nicolai, Rota, 2009 / Œuvre présentée dans la “Salle des Fêtes” de l’Aubette / Photos : C.R.
Deux œuvres de Carsten Nicolai (artiste allemand transdisciplinaire) y sont présentées : Moiré Film (2010) et Rota (2009), effets visuels hypnotiques et perte des repères optiques. Étrange, fatigant, post art cinétique (années 1950-1960), visuellement perturbant (il vaut mieux ne pas être sujet aux crises d’épilepsie…), complètement spé, ces termes me semblent bien caractériser ces œuvres ! On s’immerge dans un univers de formes animées et tourbillonnantes qui font revivre les décors des époux Arp et de Théo Van Doesburg, vertiges et sensations fortes garantis !
Carsten Nicolai, Rota, 2009 / Œuvre présentée dans le “Ciné-Bal” de l’Aubette / Photos : C.R.
17h30, les portes du “ciné-bal” s'ouvrent. On s’installe dans un box avec une table et quatre chaises. Au bout de la salle, un homme assis seul devant son Mac fait face à la salle : Rainier Lericolais, plasticien-musicien, dessinateur de sons.
Me voici donc confrontée au problème de vous parler de musique et d’art contemporain… Tâche ardue ! Comment parler de quelque chose d’immatériel et pour lequel je crains de manquer de vocabulaire ?
Carsten Nicolai, Rota, 2009 / Œuvre présentée dans le “Ciné-Bal” de l’Aubette / Photos : C.R.
La salle, plongée dans la pénombre, est uniquement éclairée par plusieurs cylindres rotatifs de Carsten Nicolai. Ambiance étrange… Installée, j'ai beaucoup écouté mais aussi observé ce qui se passait autour de moi…
Des gens regardent, d'autres ferment les yeux, certains couples se rapprochent et se touchent, d'autres encore, discrètement, discutent quelque peu et, certains prennent des photos dans cette nef envahie par la musique et la lumière. Que ce soit avec les yeux fermés ou ouverts, j'ai perçu des sons étranges et des harmonies sonores qui se sont déversés dans l'espace, essayant de m'emplir et m’ont transporté dans un univers de sensations. L'analogie toute personnelle dans laquelle j'ai été emmenée est liée à la mer et au bien-être que l'on peut ressentir à être immergé et à se laisser bercer par le courant. On navigue avec et dans des sons, on se laisse happer par eux.
J’ai eu l’impression, au sortir de cette expérience, d’avoir passé l’après-midi à faire une cure thermale pendant laquelle j’aurai tout oublié du monde extérieur et me serai détendue, enfin zen…
Carsten Nicolai, Rota, 2009 / Œuvre présentée dans le “Ciné-Bal” de l’Aubette / Photos : C.R.
Une semaine plus tard, mêmes lieu et ambiance visuelle mais autre concert…
Liens:
http://www.myspace.com/dollscant