Au Zimbabwe, une augmentation sans précédent du taux de gangs féminins responsables de viols collectifs sur des hommes laisse le pays perplexe. Elle a contraint le patron de la police à diligenter des enquêtes à grande échelle.
Le commissaire de police Augustine Chihuri a déclaré, jeudi, que l’enquête en cours était toujours en train d’essayer d’établir le motif de l’augmentation du nombre de cas de gangs de femmes violeuses.
Choqués, les citoyens zimbabwéens assurent que cette étrange tendance semble être davantage motivée par la superstition. On présume que ces femmes rôdent avec des préservatifs qu’elles emportent après le rapport sexuel, pour utiliser le sperme à des fins rituelles.
Avouer avoir été violé par une femme est, pour un homme, très embarrassant. Néanmoins, ces dernières semaines, un nombre croissant de victimes ont fait ce qui étaient auparavant pour elles inimaginable : aller à la police pour signaler avoir été violé par une femme.
Au cours des deux derniers mois, le même modus operandi est utilisé par les femmes violeuses : les hommes, sans méfiance, se voient offrir un tour en voiture, avant se retrouver enchaînés à des buissons. Isolés, un fusil sur la tempe, forcés à faire l’amour.
Fin 2009, le début de l’affaire
De tels cas ont commencé à faire surface en fin d’année dernière, quand un homme d’âge moyen a signalé à la police dans les Midlands qu’il avait été violé, après avoir passé une semaine dans une hutte enfumée.
L’homme, marié et père de trois enfants, a déclaré avoir reçu, et ce quotidiennement, une dose de porridge accompagnée d’une poudre inconnue, afin de lui permettre d’avoir des rapports sexuels avec les deux femmes armées. Il a ensuite été jeté sur la route avec le peu d’énergie qui lui restait, suite à cette épreuve d’une semaine.
Bien que la police ait d’abord refusé d’enquêter sur ses déclarations, l’augmentation de cas, similaires à celui-ci, l’a finalement alarmée. La dernière affaire qui a sans doute poussé les forces de l’ordre à passer à l’action a été signalée vendredi dernier, quand un officier de police de 26 ans est devenu la dernière victime en date de cette série d’agressions sexuelles commises par des gangs de femmes.
Jeudi, M. Chihuri déclarait : « Des femmes semblent être capables de prendre le dessus rapidement sur les hommes. Il y a maintenant quelques hommes qui se déplacent aux postes de police afin d’effectuer de telles déclarations. Je ne sais pas pourquoi, mais petit à petit nous le saurons ».
Le chef de la police a averti que la loi se chargerait de quiconque ne l’a respectait pas. "« Permettez-moi de mettre en garde tous les mécréants sociaux qui se permettent de salir le tissu social du pays, ses normes et valeurs culturelles, en perpétrant des activités aussi abominables qu’étranges, comme ces femmes agressant sexuellement les hommes parfois même sous la menace, et ceux qui font les choux gras de la presse en s’engageant dans de choquantes relations incestueuses. »
"Ceux qui se trouvent du mauvais côté de la loi seront traités en conséquence, sans crainte ni favoritisme », a ajouté M. Chihuri.
Agressions rituelles ?
En août, Claude Mararike, professeur de sociologie à l’Université du Zimbabwe et ancien chef de l’Association nationale des guérisseurs traditionnels du Zimbabwe a déclaré : « Nous sommes un pays très superstitieux et je soupçonne que les personnes qui font cela (le viol) peuvent vouloir utiliser le sperme mâle pour certains rituels »
Les rituels ne sont pas nouveaux au Zimbabwe, mais ont longtemps été confinés au milieu des affaires où des meurtres étaient réalisés avec l’intime conviction que cela ferait prospérer le business.
Il y a deux semaines, deux femmes armées ont forcé un homme de 44 ans à avoir des relations sexuelles avec elles, tandis qu’un homme montait la garde. Elles lui avait offert de le déposer à Karoi town qui se trouve à Westgate, un quartier de la capitale Harare...
En Juillet, la police a déclaré que quatre femmes se sont imposées à Masvingo, un homme de 25 ans, en le menaçant d’un fusil et forcé à boire une décoction inconnu qui lui a fait par la suite perdre connaissance pendant huit heures.
Certains hommes sont persuadés que les femmes forcent les hommes à avoir des rapports sexuels juste pour le plaisir, et rejettent l’idée selon laquelle elles seraient guidées par la superstition ou le désir de s’enrichir rapidement.
Un mois plus tôt, une enquête sur trois femmes, qui avaient enlevé un homme de 18 ans dans la ville de Chitungwiza pour le forcer à coucher avec elles, avait été dévoilée dans les médias. Les violeuses avaient choisi de commettre cet acte odieux dans une cathédrale du centre-ville de Harare...