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A Kinshasa, aucun sujet scientifique n’alimente les conversations des jeunes qui se prélassent dans tous les quartiers de la capitale; leurs sujets de prédilection dans les discussions tournent autour de la fortune des musiciens ou des joueurs de football.Quand un professeur d’université affirme sur un plateau de télévision que seuls 10% des étudiants sont capables de suivre les cours donnés dans les amphithéâtres en français, et que 5% seulement sont capables d’écrire correctement dans cette langue, cela aurait suffit à soulever toute la classe politique dans le but de se pencher sur la situation qui règne dans le domaine éducatif du pays.
En République démocratique du Congo où cette réalité ressemble à un cauchemar, la déclaration du professeur Muteba de l’Unikin (Université de Kinshasa) n’a ému personne.
La vie dans ce pays est un mélange d’insouciance et de misérabilisme social sur fond de cynisme politique défiant l’imagination.
Tenez : les sociétés brassicoles organisent régulièrement comme en cette période, des concours de musique amateur dans les 24 communes de la ville province de Kinshasa, pour récompenser les jeunes talents qui se distinguent, et à qui des prix sont distribués.
Pour une jeunesse en proie au chômage chronique, c’est une aubaine, et les voix ne manquent pas pour louer les initiatives humanitaires des brasseries œuvrant en RDC.
Mais pour beaucoup de Congolais, il s’agit là d’une promotion d’un domaine déjà saturé.
La musique, rien que la musique ou le sport pour le Sport
A Kinshasa, aucun sujet scientifique n’alimente les conversations des jeunes qui se prélassent dans tous les quartiers de la capitale; leurs sujets de prédilection dans les discussions tournent autour de la fortune des musiciens ou des joueurs de football.
Quant arrivent les vacances scolaires, les seules qui sont prises régulièrement, toute la société congolaise se met d’accord pour divertir sa jeunesse au travers des kermesses et des concerts animés par des musiciens faux virtuoses déjà guitare, mais amateurs d’une musique débridée où le sexe tient une place de choix.
Plus encore que le football, la musique est un domaine qui emploie plus de monde en RDC que dans n’importe quel autre pays du monde. En dépit de cette palme d’efficacité, on continue à recruter des jeunes talents par lé biais des concours de danse et de castings divers.
On croirait que les Congolais ne savent faire que ça. Pourtant, le pays a depuis longtemps atteint et dépassé la ligne rouge qui sépare l’analphabétisme de l’illettrisme pur et simple, au regard de la situation générale du secteur de l’enseignement congolais.
Les propos rapportés au début de cet article résument à eux seuls cette situation de la RDC qui a causé de ce déficit chronique dans le secteur de l’enseignement, sera peut-être obligée d’importer de la main-d’œuvre qualifiée des autres pays dans les années à venir.
Dans ces conditions, l’opinion se demande pourquoi les sociétés brassicoles dont les responsables adorent voir leurs noms à la Une des journaux, ne font pas la promotion des émissions a caractères avant, comme quelques tentatives du genre ont bien été organisées par quelques chaînes de TV, mais c’était juste pour mimer ce qui se fait de mieux en cette matière.