Ma Nuit Blanche 2010 a commencé au métro Nation avec cet homme qui cherchait à rejoindre Saint Lazare et m’a remercié pour les indications que je lui ai données. Un autre m’a alors parlé de la CGT et de la manifestation de l’après-midi, où il y avait du monde…

Un peu plus loin, je ne suis pas entré au Zèbre de Belleville. Rue Jean-Pierre Timbaud, du monde devant les bars, discutant, buvant, fumant ; deux jeunes hommes, accoudés sur l’appui de fenêtre d’un rez-de-chaussée d’immeuble, buvaient au goulot d’une bouteille de vin rouge. Des parents avec enfants et poussettes se frayaient un passage.


Dans l’église Saint Joseph des Nations, les orgues ont joué pendant dix minutes, fièrement, fiévreusement, emplissant le volume de l’édifice, avant le concert de 22 heures : Echo-Spirit. Dispositif surprenant, mélanges de musiques, voix humaines disposées de part et d’autre du chœur et sons enregistrés, le tout donnant sonorité et rythme aux projections lumineuses sur les voûtes. Cela aurait pu créer une ambiance mais j’étais sans doute mal placé pour la percevoir. J’ai repris mon chemin.
Retour vers la Maison des Métallos : la file d’attente s’était agrandie. Un bus est passé, faisant retentir un signal à quoi un jeune homme a répondu avec un vuvuzela…
Descendant à nouveau la rue Jean-Pierre Timbaud, j’ai été interpellé à deux reprises par un jeune homme devant un bar, essayant un prénom qui n’est pas le mien, pour jouer la complicité. Je ne me suis pas arrêté. Puis je suis arrivé au métro République.
La ligne 9 promettait une station fantôme. Monté dans la voiture, j’entends qu’on m’appelle : « Monsieur ! » Six jeunes sont assis et l’un d’eux me dit que je ressemble au père d’un de ses copains, lequel dément aussitôt. Je leur indique qu’entre République et Strasbourg Saint Denis il y a quelque chose à voir… Le métro ralentit à l’approche de la station fantôme : des hommes et des femmes écrivent avec leurs corps et leurs vêtements noirs des lettres… illisibles. « Bizarre », disent les jeunes tapant sur la vitre. J’ai appris plus tard qu’il s’agissait d’une installation de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs, sous la direction de Laurent Ungerer, et qui présentait des anagrammes des sept lettres contenues dans « Saint-Martin », nom de la station fermée au public.


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