[Info Contrepoints]Nous apprenons à l’instant la mort de Maurice Allais, unique français Prix Nobel d’économie et membre fondateur de la Société du Mont Pèlerin. Si ses positions polémiques n’ont pas toujours été en accord avec les idées libérales, nous tenons à saluer sa mémoire et la richesse de ses travaux. Voici une présentation de l’homme et de ses idées, tirée de Wikibéral.
Maurice Allais, né le 31 mai 1911 à Paris et mort le 9 octobre 2010 à Saint-Cloud, est un économiste français. Il a reçu le Prix Nobel d’économie en 1988 pour ses contributions à la théorie des marchés et à l’utilisation efficace des ressources. Il est diplômé de l’École polytechnique (promotion 1931). Il entre à l’Institut en 1990.
Maurice Allais est un libéral utilitariste (par nécessité méthodologique), qui considère qu’en économie (discipline dans laquelle, de son propre aveu, il se considère comme un autodidacte, sa formation étant celle d’un ingénieur), on ne peut parler de science que là où existent des régularités susceptibles d’être analysées ou prédites.
Dans ses derniers ouvrages, il mène la charge contre le libre-échange et la mondialisation, en faveur d’un certain protectionnisme, des positions aux antipodes des idées libérales. Il défendit également l’impôt sur le capital comme seule source de revenu de l’Etat. Une des raisons qui le faisaient se définir «libéral socialiste».
On notera que ce sont ses travaux les plus libéraux qui ont été récompensés du Prix Nobel d’économie.
Il est également auteur de travaux scientifiques sur la physique dans lesquels il conteste la théorie de la relativité.
Il était Grand officier de la Légion d’honneur, médaille d’or du CNRS (1979) et Grand officier de l’Ordre national du mérite.
Principales publications
- 1943, A la recherche d’une discipline économique, tome I, L’économie pure et ses annexes
- Réédité en 1953, sous le titre Traité d’économie pure, Paris, Imprimerie nationale
- 1947, Économie et Intérêt, Paris, Imprimerie nationale
- 1952, “Le comportement de l’homme rationnel devant le risque: Critique des postulats de l’école Américaine”, Econometrica, octobre, 21, pp. 503-46
- 1954, Les fondements comptables de la macroéconomique, Paris, Presses Universitaires de France
- 1953, « L’extension des théories de l’équilibre économique général et du rendement social au cas du risque », Econometrica, octobre, 21, avril.
- 1967, Caractéristiques comparées des systèmes de l’étalon-or, des changes à parités libres et de l’étalon de change-or, In: Emil M. Claassen, dir. Les fondements philosophiques des systèmes économiques, Paris: Payot, pp356-372
- 1987, Les Conditions monétaires d’une économie de marchés
- 1990, Pour la réforme de la fiscalité
- 1998, « Introduction à la deuxième édition », d’Économie et Intérêt de Clément Juglar, Paris, Éditions juridiques et économiques
- 1999, La Crise mondiale aujourd’hui
Citation
- « Pour l’essentiel le libéralisme ne se réduit pas à une doctrine économique. C’est fondamentalement une doctrine politique dont l’essence est de définir les conditions sous lesquelles les hommes peuvent vivre ensemble. L’organisation économique n’en constitue qu’un chapitre et elle a pour objet de préciser le système institutionnel dans lequel prennent place toutes les actions économiques dans le cadre d’une économie de marchés. En fait, le fonctionnement de l’économie de marchés est inséparable de son cadre institutionnel. »