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Les enjeux sur le nucléaire en Tchéquie

Publié le 10 octobre 2010 par Infoguerre

Qui du russe Atomstroïexport (consortium formé par les russes Atomstroïexport et Hydropress, et par le tchèque Skoda JS) de l’américain Westinghouse et du français Areva va remporter l’appel d’offres lancé par l’électricien tchèque Ceske Energeticke Zavody (CEZ) en vue de la fourniture de deux blocs nucléaires pour la centrale de Temelin, laquelle est le sujet de nombreuses discordes entre puissances et ce depuis son inauguration en 2002 ?

 Le sujet fait débat au sein de la communauté française installée à Prague et force est de constater que rien n’est acquis, d’autant plus que le montant total de la commande est évalué à 19 milliards d’euro. En effet, la signature en novembre 2009 d’un contrat de 15 ans entre Areva et CEZ portant sur la fourniture de services d’enrichissement d’uranium pour les deux premières unités de la centrale de Temelin était source de nombreux espoirs.  Mais, le choix d’une « préférence européenne » ne fait plus l’unanimité au sein des esprits tchèques et, français.
L’autosuffisance en énergie étant une véritable question stratégique, la République tchèque doit pour certains résoudre cette question énergétique dans le cadre de l’Union Européenne tandis que d’autres prônent l’argument  de la dépendance à l’énergie nucléaire russe. Le fait est que le recours aux technologies nucléaires de cette dernière ainsi que l’importation de l’uranium utilisé dans les centrales tchèques sont incontournables. Pour preuve, l’entreprise russe TVEL a récemment emporté un contrat de fourniture de services d’enrichissement d’uranium destinés à la centrale de Temelin permettant à CEZ de sécuriser sur le long terme son approvisionnement au combustible nucléaire, contrat qui relaie l’implication originelle de l’entreprise Westinghouse.
Une conséquence est claire, suite à ce changement de politique, les chances de voir les Américains remporter cet appel d’offres sont quasi nulles. La finalité première de cet appel étant de permettre avant tout à la République tchèque de réduire sa dépendance vis-à-vis des importations d’énergies de l’étranger, l’option tchèque de choisir Areva reflète  avant toute chose le caractère d’une neutralité sécuritaire. Il ne faut néanmoins pas oublier le fait que CEZ a précisé que le fournisseur devrait lui garantir  une option sur la construction de un à trois réacteurs supplémentaires dans « d’autres sites potentiels en Europe » : à Dukovany, et au sein de la centrale slovaque de Jaslovske Bohunice.
En tout état de cause, le rappel récent par le gouvernement tchèque de l’existence de l’accord russo-tchèque de coopération dans le nucléaire civil, lequel prévoit la construction de centrales nucléaires non seulement au sein des ces deux pays mais aussi dans des pays tiers reste très énonciateur.

Mariel François

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