Test : Lionheart: King’s Crusade

Publié le 10 octobre 2010 par Guls


Le studio NeoCoreGames semble s’être fait une spécialité des jeux de stratégie comme nous avons pu le constater lors de notre test de King Arthur: The Role Playing Wargame. Les développeurs reviennent aujourd’hui avec un nouveau titre dans le même esprit, prenant cette fois place au temps des Croisades : Lionheart: King’s Crusade. Ce dernier approfondit-il et enrichit-il encore l’expérience de jeu ? Réponse avec le test de Zone Jeu.
Un univers séduisant mais négligé
Après la Bretagne légendaire du Roi Arthur ou, pour prendre une autre série en référence, le Japon médiéval, Rome, les guerres napoléoniennes etc., le contexte historique choisi ici est celui des Croisades. On retrouve donc les légendaires personnages de ces temps jadis : Richard Cœur de Lion d’un côté et Saladin de l’autre. Premier point positif, on note avec plaisir qu’il est possible de jouer les deux factions vous permettant ainsi aussi de reconquérir la Terre Sainte au côté des Croisés ou de repousser l’invasion des infidèles et restaurer la primauté de l’Islam avec les Sarrasins. Les unités disponibles dans chaque camp sont bien évidemment différentes et l’univers semble plutôt respecté. Qui plus est, les deux campagnes mettent chacune en avant quelques spécificités propres : à titre d’illustration, il vous faudra en tant que Croisé gérer les relations entre les diverses factions fournissant des troupes. Vous allez ainsi être confronté à la rude décision de soutenir plutôt la couronne de France ou le Saint Empire Romain Germanique, l’ordre des Templiers ou la Cour Papale.
Pour autant, on regrette que le jeu ne tire pas plus partie de ce riche environnement historique. Plutôt que de développer véritablement l’aspect relationnel avec, par exemple, un système de quêtes spécifique par dialogue – comme on en trouve dans King Arthur – un simple choix en début de bataille règle la question. Certes chaque camp vous assigne des objectifs différents, pour autant, le fond ne varie pas fondamentalement. NeoCoreGames aurait pu se servir de cette option pour augmenter la responsabilité, mais seuls quelques bonus, héros et unités spécifiques dépendent de vos choix. En outre, la carte proposée est logique mais relativement réduite : on ne compte que 16 provinces à conquérir successivement, sans véritable trame. Aucun élément de scénario ne guide votre choix ou ne vient ajouter une touche plus liante au jeu. Le jeu se concentre finalement uniquement sur les batailles et la gestion de votre armée, un net recul par rapport à King Arthur.
Un cœur de jeu toujours aussi réussi
Pour autant, les batailles sont toujours aussi jouissives et les possibilités tactiques multiples. Comme dans tout jeu de stratégie qui se respecte, vous avez à votre disposition de nombreuses unités de différents types sur un système de pierre-feuille-ciseau – les piquiers sont efficaces contre les cavaliers, qui eux-mêmes balayent les archers etc. – poussé à son paroxysme. En effet, en plus des bases, vient se greffer les fonctions bien connues de formation : une troupe en formation lâche voit ainsi diminuer ses pertes dues aux flèches mais se révèle particulièrement vulnérable contre une charge de cavalerie. Les terrains jouent également, imposant bonus ou malus selon le type d’unité et permettant de se camoufler. On notera également la présence plutôt originale de machines de siège, dévastatrices mais bien évidemment fort vulnérables ; un ajout un peu anecdotique mais plaisant. Les environnements proposés sont aussi variés qu’on peut s’y attendre et votre tactique tout comme votre choix d’armée varieront que vous combattiez en ville ou en plaine.
Mais votre sens tactique sur le champ de batailles proprement dit ne suffira pas forcément et il vous faudra également gérer votre armée et faire évoluer vos troupes. Ces dernières gagnent en effet de l’expérience selon leurs performances pendant les affrontements, vous octroyant la possibilité d’améliorer leurs statistiques et de choisir des compétences spécifiques. Vous avez également à votre disposition un ou plusieurs héros ; ces derniers sont puissants et fort utiles mais le jeu demeure relativement équilibré pour autant. Enfin, il vous sera possible d’adjoindre à vos troupes des unités spéciales ou d’améliorer leur habilité au combat en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. A vous également de débloquer au fur et à mesure améliorations générales et autres nouvelles unités. L’argent se fait rapidement fort précieux et vous force à définir des priorités claires. Rien que du très classique en somme, mais toujours aussi efficace.

Un manque d’ambition regrettable
Si le cœur du titre, c’est-à-dire l’aspect purement combat, est toujours aussi maîtrisé et que l’on se prend clairement au jeu, on ne peut que regretter que les développeurs n’aient pas cherché à enrichir les autres aspects. C’est d’autant plus étonnant et frustrant que King Arthur proposait quant à lui un scénario relativement approfondi, un système de quêtes intéressant et quelques subtilités ici absentes (gestion des saisons, déplacement des troupes etc.). Par conséquent, sans formellement déconseiller Lionheart: King's Crusade, on suggérera plutôt de s’orienter vers King Arthur pour le même prix (40€), à moins que vous ne l’ayez déjà terminé ou que vous soyez un fan de l’univers des Croisades.