Deux mille huit sonne comme un renoncement…
Tu goberas demain et ma joie et ma peine
Quand nos destins fatals s’en iront doucement
S’éclipsant l’un de l’autre en une étreinte blême.
La tristesse s’attire et l’union de deux êtres,
Parfois n’est qu’un mensonge quoi qu’ils en laissent paraître...
Un effet de miroir où chacun débroussaille
Dans un vague reflet le passé qui l’assaille
Oui ce n’est que cela le soi-disant amour :
Trouver un peu de soi dans celles qui nous entourent !
Mais je n’ai jamais bien compris, moi, ce besoin d’ivresse,
De ne plus être soi, de s’oublier en somme,
De lentement se fondre sous une caresse,
De renoncer souvent à ce qui fait de nous des hommes.
Les élans les plus purs sont de pâles squelettes
Que la vie redondante assomme à l’aveuglette
Et ceux qui ont aimé ont l’œil fier et fragile
Les mains fanées, le corps cassé, le cœur humide.
Ils oscillent entre l’amour et l’amertume.
De leur être s’élève une offense insensée,
Tu les verras pleurer pour rien, un simple rhume
Ou chanter à voix basse des airs surannés.
Quelles infirmités les poussent à fouiller
Leur passé poussiéreux, à vivre d’espérances ?
Ils se disent humiliés et la lèvre mouillée
Ils vont, viennent et se saoulent de leurs errances.
Mais moi je ne suis pas de ceux qui renoncent facilement
Tu goberas demain, et ma joie et ma peine
Quand nos destins fatals s’en iront promptement
Se fondre l’un à l’autre en une étreinte blême.