15 octobre 2010 au 15 janvier 2011
Vernissage le 15 octobre à 18 h en présence de l’artiste et de Gilles Mora
Bernard Plossu, un des plus grands photographes français contemporains, est en train de renouer avec une tradition bien peu française, celle de la photographie de paysage. Sur un territoire naturel, celui de son propre pays, la France.
Photographier le paysage n’a jamais constitué un enjeu important pour la photographie française. Ce sont plutôt les américains qui ont exploré cette tradition. Mais photographier le paysage rural est de moins en moins fréquent. Si quelques artistes se sont consacrés au paysage urbain (en particulier en Allemagne, avec « l’école de Düsseldorf»), peu, à notre époque, veulent s’intéresser à une nature calme: sans doute pensent-ils qu’elle n’est plus une réalité, tout au plus un mythe.
Bernard Plossu prend les choses de façon plus simple: si, muni d’un appareil photographique allégé (petit format, objectif de 50mm « normal, pellicule noir et blanc), on décide de contempler la France profonde du point de vue d’un marcheur, livré aux découvertes visuelles inattendues d’un paysage sans drame, heureux, négligé le plus souvent par des observateurs qui refusent d’en accepter l’évidence d’une beauté encore miraculeusement intemporelle, alors tout change. Le style refuse l’emphase, réduit la vision à des éléments simples, des lignes harmonieuses qui n’attendaient que leur révélation photographique. Devant ces images au comble de la simplicité expressive, on se dit: « Mais oui, c’est encore comme cela, cela « résiste ». ». Comme s’il fallait le regard pacifié d’un photographe au comble de son art, porté par l’extraordinaire efficacité d’un langage simplifié, pour que nous puissions atteindre à la révélation contemporaine du paysage français dont, depuis le peintre Corot, seuls quelques grands artistes avaient retenu les leçons.
Gilles Mora.
commissaire associé de l’exposition et auteur du catalogue
Musée des Beaux-arts1 rue de Verdun 11000 Carcassonne 04 68 77 73 70